Mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : silence radio sur l’enquête

Saura-t-on un jour qui a assassiné Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et pourquoi ? Cinq mois après les faits, l’enquête piétine.

Hommage aux deux journalistes de RFI tués à Kidal le 2 novembre 2013. © PIERRE ANDRIEU/AFP

Hommage aux deux journalistes de RFI tués à Kidal le 2 novembre 2013. © PIERRE ANDRIEU/AFP

Publié le 1 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Après le deuil, voici venu le temps des questions pour les proches de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. Qui a enlevé et tué les envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) le 2 novembre 2013 à Kidal ? Et pourquoi ? Cinq mois après leur assassinat revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), les deux enquêtes menées simultanément à Paris et à Bamako semblent au point mort. Au Mali, Mahamadou Kassogué, le juge d’instruction chargé du dossier, n’a toujours pas pu se rendre sur les lieux pour des raisons de sécurité. Il n’a donc rencontré aucun témoin, et le principal suspect, Baye Ag Bakabo, est dans la nature. Un magistrat malien reproche à l’armée française de "ne rien faire pour faciliter les investigations".

Nombreuses zones d’ombre

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En France, l’enquête menée par le parquet de Paris en est toujours au stade préliminaire. Le 26 mars, les proches de la journaliste, réunis au sein d’une association (Les amis de Ghislaine Dupont), ont dénoncé le "silence de plomb" qui règne autour de cette affaire. Dans la foulée, le parquet a assuré qu’un juge d’instruction serait désigné dans les prochaines semaines et qu’une demande d’entraide internationale avait été lancée fin janvier par le procureur de la République au siège des Nations unies, à New York. "Exceptionnelle" selon le parquet, "compliquée" de l’aveu même d’un avocat, elle vise à auditionner des Casques bleus qui assuraient, au moment des faits, la sécurisation de Kidal. "Peut-être pour vérifier les informations fournies par l’armée française", suppose un habitué du dossier, qui rappelle qu’il subsiste de "nombreuses zones d’ombre".

L’hypothèse privilégiée est celle d’un rapt qui aurait mal tourné. Mais pourquoi ? Sur deux points, les proches des victimes doutent de la version de l’armée française. Alors que celle-ci indique avoir découvert les corps à 14 h 30, la nouvelle de leur mort circulait dans tout le pays une demi-heure plus tôt. Ensuite, des témoins parlent d’un hélicoptère français sur zone vers 14 heures, alors que l’armée assure que l’appareil ne serait arrivé qu’à 15 h 30. "Les soldats français ont-ils tenté d’intercepter le véhicule ?" s’interroge un ami des journalistes disparus, qui rappelle que le commanditaire présumé du rapt, Abdelkrim al-Targui, détiendrait toujours l’otage français Serge Lazarevic. "C’est peut-être un frein à l’enquête."

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