Centrafrique : l’ONU ouvre une enquête sur le meurtre de civils
Des militaires centrafricains et leurs alliés paramilitaires russes sont accusés du massacre d’une dizaine de civils, qui aurait eu lieu au cours d’une « opération » menée le 11 et 12 avril dans les villages de Gordil et Ndah, au nord-est de la capitale.
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La mission de l’ONU en Centrafrique a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête sur des informations – non confirmées par Bangui – portant sur le meurtre d’une dizaine de civils, attribué à des militaires locaux et des paramilitaires russes.
La guerre civile, entamée il y a neuf ans, a considérablement baissé d’intensité depuis 2018 mais, confronté à une offensive rebelle il y a plus d’un an, le pouvoir a reçu le renfort de centaines de paramilitaires russes pour la repousser. Des « mercenaires » de la compagnie privée Wagner selon l’ONU, la France et des ONG, qui accusent les deux camps de commettre des crimes contre les civils.
Le porte-parole de la présidence « pas au courant »
Les 11 et 12 avril, dans les villages de Gordil et Ndah, à plus de 1 000 km au nord-est de Bangui, des éléments des « FACA (Force armées centrafricaines) et leurs alliés » (terme utilisé par l’ONU pour désigner les paramilitaires russes) ont mené une opération et tué « des civils », ont indiqué, sous couvert de l’anonymat, des sources sécuritaire, humanitaire et administrative concordantes. Entre 10 et 15 civils ont été tués, selon ces mêmes sources.
« Une enquête a été ouverte sur cette attaque par la Minusca », la Mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique qui a déployé, depuis 2014, quelque 14 000 casques bleus dans le pays, a déclaré son directeur de la Communication, Charles Bambara. « La Minusca ne fera aucun autre commentaire avant la fin des investigations », a-t-il ajouté. Le porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloke Mokpeme a pour sa part répondu « ne pas être au courant ».
Le président Faustin Archange Touadéra a été réélu en décembre 2020 au cours d’un scrutin pour lequel moins d’un électeur sur trois avait eu la possibilité de se rendre aux urnes en raison de l’insécurité, même si la guerre civile sanglante entamée en 2013 a considérablement baissé d’intensité depuis 2018.
Moscou à la rescousse
Les plus puissant des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et le chef de l’État avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint des centaines d’autres déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l’offensive des rebelles puis de les refouler d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État.
Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet a dénoncé de « graves violations des droits de l’homme » en Centrafrique, dont « des meurtres et des violences sexuelles » sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les militaires et leurs alliés russes.
(Avec AFP)
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