Corée du Nord : le pouvoir, une affaire de famille

À Pyongyang, le pouvoir se transmet de père en fils. Il se partage aussi entre frères et soeur. La jeune Kim Yo-jong, 26 ans, poursuit donc son ascension vers les sommets.

La peite soeur du « leader suprême » lors des élections du 9 mars. © AFP Photo/Yonhap

La peite soeur du « leader suprême » lors des élections du 9 mars. © AFP Photo/Yonhap

Publié le 20 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

On connaissait Kim Il-sung, le grand-père et fondateur de la Corée du Nord. On connaissait aussi Kim Jong-il, son fils, et Kim Jong-un, son petit-fils. Il va falloir s’habituer : il y a aujourd’hui Kim Yo-jong, 26 ans, la petite soeur du numéro un nord-coréen. La rumeur persistante selon laquelle elle grimpait inexorablement dans la hiérarchie du pouvoir à Pyongyang était, selon toute apparence, fondée.

La jeune femme, dont l’Occident a découvert pour la première fois la silhouette gracieuse lors des funérailles de son père, en décembre 2011 – elle était manifestement dévastée par le chagrin -, apparaît désormais en pleine lumière au côté de son frère. Elle se montre en cavalière émérite sur un destrier blanc – toute la famille Kim a une passion pour l’équitation. Ou en discrète choson-ot (costume traditionnel) noir et blanc parmi les hauts responsables du régime. Ou sobrement vêtue d’une veste sombre et d’un chemisier blanc, lors des élections à l’Assemblée populaire suprême, le 9 mars.

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Sans doute la purge dont a été victime Jang Song-thaek, son oncle, en décembre 2013, a-t-elle précipité son ascension. La jeune femme aurait en effet repris l’intégralité des pouvoirs et des fonctions de Kim Kyong-hui, sa tante, dont elle était déjà la plus proche assistante depuis des mois. La vieille dame, dont l’état de santé se serait aggravé au lendemain de l’exécution de son mari, suivrait aujourd’hui un traitement dans un hôpital polonais. Sa nièce siège aujourd’hui à sa place au sein de la puissante Commission de la défense nationale.

Le pouvoir est avant tout une affaire de famille

À l’instar de Jong-chol (né en 1981) et de Jong-un (né en 1983), la jeune femme a fait une partie de ses études dans la banlieue de Berne, en Suisse, avant de rentrer à Pyongyang au lendemain du décès, en 2004 à Paris, de Ko Yong-hui, sa mère, des suites d’un cancer du sein. Comme ses frères, Yo-jong serait ensuite entrée à l’Académie militaire de Pyongyang, tout en accomplissant de longs stages opérationnels dans diverses structures politiques du régime, notamment le Bureau de l’organisation et de la propagande. Très proche de son père, elle l’aurait accompagné lors de plusieurs de ses déplacements à l’étranger, en Chine et en Russie, s’initiant ainsi à la diplomatie.

En Corée du Nord, le pouvoir est avant tout une affaire de famille. Yo-jong travaillerait donc aussi en étroite collaboration avec Jong-chol, écarté du pouvoir par son père au profit de Jong-un, qui serait aujourd’hui chargé des relations entre le régime et les élites du pays.

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