Violations des droits de l’homme : enquête impossible pour l’ONU en Centrafrique ?

L’équipe formée par l’ONU pour enquêter sur les violations des droits de l’homme en Centrafrique est arrivée le 11 mars. Elle aura fort à faire.

Bernard Acho Mna, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. © AFP

Bernard Acho Mna, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. © AFP

ProfilAuteur_SeidikAbba

Publié le 18 mars 2014 Lecture : 1 minute.

Le groupe d’enquêteurs paraît, à en juger par sa composition, solide : Bernard Acho Muna, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, l’avocate mauritanienne Fatimata Mbaye, ancienne vice-présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Jorge Castaneda, ex-ministre mexicain des Affaires étrangères, et le Togolais Roland Amoussouga, ancien porte-parole du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Reste que la tâche entamée le 11 mars par cette commission onusienne d’enquête est titanesque : mener des investigations sur les violations des droits de l’homme en Centrafrique alors que celles-ci continuent de se produire quotidiennement. Et alors que l’un des experts, Jorge Castaneda, a quitté le pays dès le lendemain de son arrivée.

"Nous nous étions fait tirer dessus"

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Si le mandat et la volonté de la mission sont clairs, ses chances de la mener à bien sont, elles, très incertaines. Le groupe emmené par Me Muna fera face à de nombreux obstacles en tentant d’interroger sur l’ensemble du territoire les déplacés, les autorités, les forces internationales et les personnalités religieuses. "C’est un travail difficile, reconnaît Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH. Il y a des risques : nous nous étions fait tirer dessus lorsque nous étions allés effectuer le même travail. Néanmoins, nous pensons qu’il faut maintenir cette enquête."

Pour d’autres, le travail d’investigation nécessaire pour identifier les auteurs des violations des droits de l’homme n’a d’intérêt que s’il est couplé avec la dynamique de réconciliation nationale. Celle-ci demeure, pour l’instant, portée par Omar Kobiné Layama, l’imam de Bangui, et Dieudonné Nzapalinga, archevêque de la capitale. Et leurs moyens sont sans commune mesure avec ceux que peut déployer l’ONU.

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