Russie-Afrique : des Éthiopiens volontaires pour aller combattre en Ukraine
En début de semaine, une centaine de jeunes s’est alignée devant l’ambassade de Russie d’Addis-Abeba pour se porter volontaires. Ils souhaitaient combattre en Ukraine aux côtés des troupes russes.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 21 avril 2022 Lecture : 2 minutes.
Russie et Afrique sont les protagonistes de la love affair militaro-politique du moment. Du Sénégal à l’Algérie, les ministères des Affaires étrangères n’avaient pas vu d’un bon œil l’appel à la mobilisation lancé par les ambassades d’Ukraine à des « bénévoles » africains souhaitant aider le pays de Volodymyr Zelensky, en guerre contre la Russie.
Soutenu par le Kremlin dans sa guerre contre le Tigré, le gouvernement éthiopien d’Abiy Ahmed vient, de la même façon, de démentir une éventuelle intention de fournir de la chair à canon à l’armée russe, dans ce conflit qui endeuille actuellement l’Europe. Un démenti d’équerre avec les déclarations de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères : « Nous ne sommes pas une agence de recrutement, nous ne recrutons pas de soldats à l’étranger. »
« Renvoi d’ascenseur »
Si le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, continue d’affirmer que son pays n’a jamais fait appel à la société privée russe Wagner pour la défense de son territoire, la presse locale annonçait, ce 20 avril, le décès d’un ressortissant russe dans le cadre d’opérations militaires dans le centre du Mali. La Russie est le premier fournisseur d’armes de l’Afrique et des hommes en armes russes – mercenaires ou instructeurs – essaiment depuis de longs mois le continent, de la Libye à la République centrafricaine. Un « renvoi d’ascenseur » serait-il naturel ? Le « frère » russe pourrait-il être épaulé par des « tirailleurs » dans ses « opérations spéciales » européennes ?
Ces derniers mois, l’Afrique est au centre des attentions de politiciens nationalistes estampillés de « droite radicale », comme Vladimir Poutine et son sommet Russie-Afrique, mais aussi Recep Tayyip Erdogan et son récent périple africain ou Marine Le Pen. Ce 20 avril, en plein débat de deuxième tour de la présidentielle française, la candidate d’extrême droite a convoqué l’Afrique francophone comme levier de mue de la « puissance continentale » française en « puissance mondiale ». L’avenir démontrera si ces discours câlins ne sont que l’expression d’un opportunisme, notamment minier.
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