Coton : La Cofil tisse sa toile au Cameroun
Première compagnie à s’être lancée dans la transformation du coton dans la zone Cemac, Coton hydrophile du Cameroun (Cofil SA) a étendu son rayon depuis ses débuts en 2007 et developpé une véritable logique industrielle. Portrait d’une entreprise pionnière.
Dans le coton tout est bon. C’est ce que prouve depuis 2007 la société camerounaise Cofil, première compagnie à s’être lancée dans la transformation de la fibre blanche dans toute la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). « Nous nous étions spécialisés à l’origine dans la réutilisation des déchets que nous récupérions auprès des égreneurs et des filateurs », explique Bilkissou Mamadou, directrice générale de la société qu’elle a créée avec son mari, ancien ingénieur de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM).
Cofil a depuis largement étendu son rayon d’action, d’abord en commençant en 2011 à blanchir et hydrophiliser la fibre, puis en cherchant aujourd’hui à proposer des produits finis et prêts à la consommation comme les cotons-tiges ou les carrés démaquillants. Pour cela, la société, qui emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes, a développé une véritable logistique industrielle autour de ses unités installées à Douala et à Garoua dans le nord du pays et capables de sortir 2 000 tonnes de coton transformé chaque année.
Partenaires
Cofil a pu appuyer son savoir-faire technique sur les capitaux apportés dès l’origine du projet par son partenaire belge, Cotton Invest Group, actionnaire à hauteur de 30 % dans l’entreprise. C’est lui qui a injecté les 220 millions de F CFA (environ 334 000 euros) nécessaires au démarrage de la société et qui a contribué largement à trouver le milliard de francs CFA (environ 1,5 million d’euros) dont la Cofil avait besoin pour lancer ses activités de blanchiment de la fibre dans son usine de Douala.
Lire aussi :
Cameroun : les secteurs-clés de la croissance
Coton : l’Afrique de l’Ouest se dépêche de vendre
Coton : le Bénin reprend difficilement la main
La compagnie a également pu trouver les soutiens dont elle avait besoin à l’intérieur de son pays. En plus de bénéficier d’une exonération d’impôts de dix ans de la part du gouvernement camerounais, la Cofil a rapidement passé des accords de partenariat avec la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton) qui la fournit en fibres.
Export
Pour la vente de ses produits, exportés à 100 %, la PME camerounaise peut compter sur la Compagnie cotonnière (Copaco), la filiale négoce du groupe français Advens qui distribue les balles de 200 kg en Europe et en Asie. Pour fabriquer ses futurs produits finis, la PME camerounaise espère attirer de nouveaux partenaires et a déjà commencé à prospecter au Maroc et en Turquie.
Elle compte ensuite assurer elle-même la vente de sa production, principalement à travers les pays de la zone CEMAC*, « mais nous sommes prêts à saisir toutes les opportunités qui se présenteront sur les marchés très demandeurs du Nigeria et de la RD Congo », précise Bilkissou Mamadou, qui préfère pour l’instant ne pas dévoiler le chiffre d’affaires de sa société.
* Les pays de la zone CEMAC sont le Cameroun, la Centrafrique, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan