L’Afrique, terre d’avenir pour la pollution mondiale ?

Selon une étude du CNRS, l’Afrique pourrait être à l’origine de la moitié des gaz à effet de serre de la planète en 2030.

Les deux roues, bruyants et polluants. Ici, à Douala, au Cameroun. © Nicolas Eyidi pour J.A.

Les deux roues, bruyants et polluants. Ici, à Douala, au Cameroun. © Nicolas Eyidi pour J.A.

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 18 mars 2014 Lecture : 1 minute.

L’Afrique sera-t-elle le continent le plus polluant de la planète en 2030 ? C’est ce que prédit une étude franco-ivoirienne menée par le Laboratoire d’aérologie (Centre national de la recherche scientifique – CNRS/université Toulouse III-Paul Sabatier) publiée le 11 mars dans la revue Environmental Research Letters.

Les chercheurs ont imaginé trois scénarios. Dans le plus pessimiste, aucune mesure visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’est prise ; le deuxième inclut les engagements du protocole de Kyoto ; et le troisième prend en compte des réductions d’émissions spécifiques. À l’issue du premier, la conclusion est sans appel : l’Afrique produirait entre 20 % et 55 % des GES mondiaux en 2030, contre 5 % à 20 % aujourd’hui.

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Bois de chauffage et de cuisson, automobiles vieillissantes, mobylettes pétaradantes : c’est le quotidien africain qui est montré du doigt, en quelque sorte. "Il ne s’agit pas d’accabler l’Afrique, explique Cathy Liousse, chercheuse au CNRS, mais de tenir davantage compte dans les projections de l’impact de son développement." Et d’ajouter : "Si les deux-roues à deux temps sont remplacés par des motos à quatre temps, si des combustibles moins polluants sont utilisés pour la cuisson et le chauffage, entre autres, nul doute que les émissions baisseront."

En général, les pollutions industrielles sont marginales – sauf en Afrique du Sud et au Nigeria. À Lagos, l’industrie pétrolière et ses torchères sont en première ligne. Or de nombreuses sociétés étrangères en sont responsables. Si cette subtilité n’est pas encore prise en considération, elle devra bien un jour ou l’autre s’inviter à la table des négociations. On ne saurait refuser à l’Afrique le développement sous couvert de protéger un climat en partie dégradé par des firmes étrangères.

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