Burkina Faso : Une nouvelle taxe sur les opérateurs télécoms
Les sociétés du secteur télécom opérant au Burkina Faso se voient imposer une nouvelle taxe par la loi de Finances 2014. Elle devrait rapporter 12 milliards de F CFA (environ 18 millions d’euros) dans les caisses de l’État.
Les opérateurs de téléphonie installés au Burkina Faso vont payer une nouvelle taxe, c’est l’annonce faite par le ministre burkinabè de l’Économie et des Finances, Lucien Marie Noel Bembamba, le jeudi 9 janvier, à l’occasion de la présentation des grandes orientations de la loi de Finances 2014. Cette nouvelle taxe de 5% sera assise sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises selon le rapport de l’avant projet de la loi des finances 2014. Elle devrait rapporter 12 milliards de F CFA (environ 18 millions d’euros) dans les caisses de l’État burkinabè.
Une taxe à la charge des sociétés
« Cette taxe est à la charge exclusive des entreprises et ne devrait pas avoir d’impact sur les prix des appels téléphoniques », a annoncé le directeur général des impôts, Paul Nikiema. Contactés par Jeune Afrique, les opérateurs actifs au Burkina (Onatel, Telecel Faso et Airtel) n’ont pas souhaité s’ exprimer sur le sujet. « Nous sommes en train d’étudier la question. Nous nous prononcerons en temps opportun », a brièvement expliqué le responsable de la communication d’un opérateur sous couvert d’anonymat.
Zoom sur la nouvelle taxe :
Le taux de la taxe est fixé à 5%. Cette dernière est assise sur le chiffre d’affaires annuel hors taxe des entreprises de téléphonie installées au Burkina Faso. Le produit de la taxe est réparti comme suit :
– 55 % au Budget de l’État
– 45 % à un compte ouvert auprès de la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique pour le financement notamment des actions de lutte contre la fraude en matière de télécommunication et la modernisation de l’administration fiscale.
Tablant sur des recettes d’un montant de 1 664 milliards (2,5 milliard d’euros) et des dépenses estimées à 1 833 milliards de F CFA (près de 2,7 milliards d’euros) – soit des hausses respectives de 10% et 9% par rapport au budget 2013) – l’État entend définir comme priorité principale l’investissement dans les secteurs productifs et les programmes d’aide sociale.
Doper la croissance
Ces nouvelles orientations pourraient permettre à l’économie burkinabè de croître de 7 % en 2014, estime Lucien Marie Noel Bembamba. « Il nous faut plus que jamais miser sur une croissance forte. Pour cela, nous devons continuer à investir dans l’agriculture. À ce niveau, le chantier phare sera le pôle industriel de Bagré. Il y a aussi les infrastructures (désenclavement et surtout énergie) et la promotion des petites et moyennes entreprises », a expliqué le ministre de l’Économie burkinabè.
Le budget 2014 est financé à 70 % par les recettes propres qui enregistrent une progression de 22% à environ 1300 milliards de FCFA. Il est orienté à 47 % vers les investissements : secteur rural (10,5 % du budget), éducation (15%), santé (12%). Enfin, les recettes issues de la nouvelle taxe sur les opérateurs télécoms devraient aussi servir, selon la loi de Finances, à financer les investissements dans le sport et les activités culturelles.
Le secteur des télécoms au Burkina Faso a connu une forte croissance au cours des dernières années, le taux de pénétration des téléphones mobiles y est notamment passé de 16,8% en 2008 à près de 60% aujourd’hui.
A lire aussi :
Fusions-acquisitions : la fin d’un cycle ?
Burkina : Plus de 400 entreprises attendues à Africallia
Abel Somé (SCADD) : « Au Burkina, l’accent n’est pas assez mis sur l’industrialisation »
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- Chez Tunisair, la purge des dirigeants se poursuit et les pertes s’accumulent
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...