Maroc : l’USFP, la rose et les épines…
Le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, et Ahmed Zaidi, son rival malheureux aux élections de décembre 2012, n’ont toujours pas enterré la hache de guerre. Loin s’en faut.
"Cela fait des années que les socialistes ne se retrouvent plus que pour conduire leurs disparus au cimetière." Cette analyse sans appel du journaliste Taoufiq Bouachrine, directeur du quotidien Akhbar Al Youm et observateur affûté de la vie politique marocaine, peut paraître sévère. Elle relève pourtant d’un constat réel.
Depuis l’élection, en décembre 2012, de Driss Lachgar au poste de premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), la grogne monte dans le parti. Son rival malheureux, Ahmed Zaidi, n’a cessé de contester les conditions de l’élection. Coup de théâtre le 23 février : ce dernier est démis de son mandat de président du groupe socialiste à la Chambre des représentants. Dans des déclarations à la presse, Lachgar a chargé Zaidi, expliquant que "l’USFP ne tolérera aucun supermilitant". Mais, quatre jours plus tard, le Bureau du Parlement a rejeté cette révocation pour défaut de procédure, une telle décision incombant aux députés eux-mêmes.
Démission d’Ahmed Reda Chami
Zaidi, qui a créé son propre courant, Démocratie et Ouverture, peut compter sur les nombreuses inimitiés que Lachgar a suscitées depuis son élection. "Driss Lachgar, au lieu de faire renaître l’idée et le projet d’un parti démocratique, moderniste et socialiste, s’est attelé à la mise en place d’un parti électoraliste animé par les fameux notables. Et pour asseoir cette nouvelle culture, il use d’une poigne de fer, place ses hommes et manie un discours populiste et vindicatif", décrypte Bouachrine.
Accréditant cette division coûteuse, le bureau politique de l’USFP a accepté la démission d’Ahmed Reda Chami, ex-ministre du Commerce et de l’Industrie et actuel député de Fès. Une défection de plus qui s’ajoute à celles qui avaient suivi l’élection de Lachgar. Un récent baromètre de l’institut de sondage Averty plaçait pourtant Chami en tête des personnalités d’opposition préférées des Marocains. De l’art de se séparer de ses meilleurs éléments…
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