Centrafrique : à Bangui, le siège de la Cemac est déserté

Fragilisée depuis le coup d’État de mars 2013, la Commission tourne au ralenti. Ses employés ont plié bagage, craignant l’insécurité.

Pierre Moussa, président de la Cemac. © Vincent Fournier pour J.A.

Pierre Moussa, président de la Cemac. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 17 mars 2014 Lecture : 1 minute.

Sur l’avenue des Martyrs, longue artère traversant le centre de Bangui, le siège de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), grand immeuble ocre de trois étages, demeure désespérément vide. Depuis plusieurs mois, c’est à Douala, au Cameroun, que travaille la majorité de ses responsables et commissaires. Fin février, le Congolais Pierre Moussa, son président depuis août 2012, a fait une brève apparition dans les locaux centrafricains. But de cette première visite depuis son départ de Bangui, le 5 décembre : annoncer aux autorités du pays et au corps diplomatique sa décision de transférer provisoire­ment le siège de la Cemac à Libreville, au Gabon. Une vingtaine d’agents locaux et quatre à cinq cadres maintiendront sur place une représentation renforcée.

>> Lire : la Cemac malade de la Centrafrique

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Les activités de la Cemac perturbées par la crise centrafricaine

Depuis le coup d’État de la Séléka, le 24 mars 2013, les activités de l’organisation sous-régionale ont été régulièrement perturbées par les soubresauts de la crise centrafricaine. Son siège, qui a servi pendant plusieurs semaines de refuge à une grande partie de ses 300 salariés, a été évacué une première fois en avril. Le personnel est revenu progressivement courant juillet, et les activités ont repris en août. Mais début décembre, une soudaine détérioration de la situation sécuritaire a entraîné une nouvelle évacuation.

À Bangui, on s’inquiète de l’impact de cette délocalisation, que l’on souhaite le plus brève possible. Certains craignent en effet que le départ, même provisoire, de la Commission ne soit interprété par les adversaires de Catherine Samba-Panza, chef de l’État de transition, comme la preuve d’une défiance de la sous-région.

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