Terrorisme : le Niger vote pour le déploiement de nouvelles forces étrangères

Une loi permettant de nouvelles implantations « plus près des théâtres d’opération » a été votée à l’Assemblée nationale. Le pays gouverné par Mohamed Bazoum bénéfice déjà du soutien de plusieurs forces occidentales, notamment françaises et américaines.

Défilé civil et militaire à Dosso, le jour de la fête nationale du Niger, le 18 décembre 2014. © Vincent Fournier/JA

Défilé civil et militaire à Dosso, le jour de la fête nationale du Niger, le 18 décembre 2014. © Vincent Fournier/JA

Publié le 23 avril 2022 Lecture : 2 minutes.

Les députés nigériens ont largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les jihadistes. Après plusieurs heures de débats, les députés ont voté à main levée, 131 pour le texte, 31 contre. « Le vote se faisant à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale, soit 84 voix, le texte […] est adopté », a déclaré Seini Oumarou, le président de l’Assemblée nationale. Il y avait peu de suspens quant à l’issue du vote : sur 166 députés, 135 sont issus de la majorité.

« Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a assuré le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, rejetant des critiques de certaines ONG au sujet du déploiement de forces étrangères. Ce texte indique « de façon non équivoque l’ouverture de notre pays à conclure des alliances » contre les jihadistes, a-t-il ajouté.

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La France et les États-Unis déjà présents

Dans sa lutte contre les mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les États-Unis, qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez (Nord).

Le Niger « est quasiment encerclé par les groupes armés terroristes », a rappelé le chef du gouvernement, évoquant également le retrait en cours de la force française Barkhane et européenne Takuba au Mali. Il a estimé qu’elle « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire » le long des 800 km de frontière entre le Niger et le Mali. « On ne peut pas reprocher à la force Barkhane de n’avoir pas accompli la mission de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Les résultats extrêmement importants des opérations de Barkhane ont permis d’avoir une accalmie relative dans la zone de Ouallam et Tillabéri » dans l’ouest nigérien, proche du Mali, a-t-il assuré.

Vers des opérations conjointes

Seini Oumarou a ouvert la porte à une collaboration renforcée avec la France notamment. Selon lui, « de nouvelles implantations de forces spéciales étrangères seront créées plus près des théâtres d’opération (près du Mali) » dont « les règles d’engagement » feront l’objet « d’accords conformes aux dispositions constitutionnelles et légales de notre pays ». « Dans ces accords, nous allons veiller à ne pas répéter les erreurs qui ont été commises avant. Barkhane a compris qu’elle ne peut pas opérer seule, il faut que les opérations sur le terrain soient conjointes », a-t-il ajouté.

Un parlementaire de l’opposition a évoqué des « zones d’ombre »

« Le Niger seul ne peut mener cette guerre, la recherche des partenaires s’impose nécessairement et nous avons fait notre choix, celui de la France », a affirmé le député de la majorité, Yacine Ben Mohamed. Outre les forces spéciales étrangères de la France et des États-Unis déjà présentes, le Niger s’est déclaré prêt à en accueillir d’autres. L’opposition a de son côté voté contre le texte. « Nous ne pouvons pas donner un blanc seing au gouvernement », a commenté Soumana Sanda, un parlementaire de l’opposition, un autre évoquant « des zones d’ombre ».

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Selon le chef du gouvernement, « malgré les efforts déployés » pour contenir la menace, « le bilan humain et économique est lourd ». En 2021, plus de 800 victimes, en majorité civiles, ont été dénombrées, et 758 écoles, abritant 72 981 élèves, étaient toujours fermées au 31 janvier 2022, a-t-il déclaré.

(Avec AFP)

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