Francophonie : au bonheur des dames
Le 2e Forum mondial des femmes francophones s’est tenu à Kinshasa les 3 et 4 mars.
Femmes politiques et épouses de président se sont réunies à Kinshasa. © Junior D. Kannah / AFP
Des pagnes bleu, jaune, vert, rouge… Une marée de couleurs a envahi pendant deux jours l’austère Palais du peuple de Kinshasa, siège du Parlement. Les 3 et 4 mars, 3 000 femmes venues du monde entier – mais surtout du continent, RD Congo en tête – ont été mises à l’honneur lors du 2e Forum mondial des femmes francophones.
Marie-Olive Lembe Kabila, l’épouse du chef de l’État hôte, y a occupé une place de choix, avec Aminata Maïga Keïta et Antoinette Sassou Nguesso, premières dames du Mali et du Congo-Brazzaville. Yamina Benguigui, ministre française déléguée à la Francophonie, initiatrice de cet événement et auteure de deux discours pleins d’emphase, s’y est offert un succès populaire bienvenu à l’heure où on la dit en ballottage défavorable avant un remaniement gouvernemental.
Mais la vedette de l’événement a été Catherine Samba-Panza. En visite officielle à Kinshasa, la présidente de transition d’une Centrafrique toujours plongée dans le chaos a été accueillie par une standing ovation dans la grande salle du palais. "Le peuple a compris que seule une femme peut apporter la paix et réunir ce que la politique a divisé", a-t-elle lancé. Tout comme Yamina Benguigui, elle a rendu hommage à Geneviève Inagosi, ministre congolaise du Genre et organisatrice du forum. Un soutien qui ne sera pas de trop : elle non plus n’est pas sûre d’être reconduite dans ses fonctions.
Sans doute ce forum aura-t-il permis aux militantes de nouer des liens de solidarité par-delà les frontières. Mais, hormis la création d’un fonds de scolarisation pour les filles, ses conclusions ressemblent à un catalogue de voeux pieux. Il faudra attendre le prochain sommet de la Francophonie, en novembre, également consacré aux femmes, pour espérer des avancées concrètes.
