Présidentielle mozambicaine : Filipe Nyusi, la marionnette de Guebuza ?
Il est le candidat du Frelimo à la présidentielle mozambicaine. Et, pour beaucoup, le sous-marin d’Armando Guebuza, le chef de l’État sortant.
Moins de huit mois. C’est le temps dont dispose Filipe Nyusi, le ministre mozambicain de la Défense, pour se construire une image de présidentiable en vue du scrutin du 15 octobre. Il a été choisi le 1er mars par 68 % des membres du comité central du Front de libération du Mozambique (Frelimo) pour défendre les couleurs du parti au pouvoir à la présidentielle. Une tartuferie pour ses détracteurs, qui voient en lui un pantin entre les mains d’Armando Guebuza, le chef de l’État sortant, qui ne peut briguer un troisième mandat. À leurs yeux se profile un scénario à la Poutine dans lequel Guebuza – qui conserve la présidence du Frelimo – deviendrait un temps numéro deux du pays avant d’en reprendre les rênes.
Un des fidèles de Guebuza
Nyusi aura du mal à persuader les Mozambicains du contraire. Cet ingénieur de 55 ans est l’un des fidèles de Guebuza, à qui il doit sa nomination surprise à la Défense, en 2008 – bien qu’ayant fréquenté avant l’indépendance un camp du Frelimo en Tanzanie, il avait alors pour principale référence son expérience au sein de la compagnie nationale des chemins de fer. La tâche apparaît d’autant plus délicate qu’il aura pour principal argument de campagne le bilan de son mentor, qui revendique la signature de nombreux contrats d’exploitation des ressources naturelles, la reconstruction du pays et le lancement d’un vaste programme de lutte contre la pauvreté. Si Nyusi s’est fait applaudir en appelant à une augmentation des investissements et à plus de justice fiscale, il lui reste à prouver qu’il n’est pas que la voix de son maître.
Car si le Frelimo a remporté toutes les élections depuis la fin de la guerre civile, en 1992, il fait face à une force montante, le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM). Ce parti, emmené par Daviz Simango, le populaire maire de Beira, est sorti renforcé des municipales de novembre 2013. Un scrutin boycotté par la Résistance nationale mozambicaine (Renamo) d’Afonso Dhlakama, qui participera en revanche à la présidentielle.
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