Algérie : le cinéma abandonné par le pouvoir

Dans le cadre de la loi de finances 2021, le Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique (FDATIC) a été dissous. Sans alternative, cette suppression met à l’arrêt des projets de film et désespère les professionnels.

L’équipe du film « Papicha », au festival de Cannes, le 17 mai 2019. © VU/HAEDRICH/SIPA

Publié le 26 avril 2022 Lecture : 5 minutes.

Affiché en photo de profil, partagé assorti d’un texte, d’une vidéo, ou d’une illustration qui rend hommage au cinéma algérien, le slogan « Tahia ya cinéma » [Vive le cinéma, ndlr] est devenu viral sur les réseaux sociaux en Algérie. Cette formule, inspirée du film culte Tahia Ya Didou, de Mohamed Zinet, est désormais le mot d’ordre des professionnels du septième art algérien mobilisés depuis plusieurs semaines pour sauver leur secteur, privé de son unique source de financement public.

Le Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique (FDATIC) a été dissous le 31 décembre 2021, comme le prévoyait la loi de finances. Une mesure qui, selon le texte voté par le Parlement, vise à « mieux maîtriser la recette et la dépense publiques à travers l’annualité, l’unité et l’universalité budgétaires ».

Les professionnels, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. « C’est une mise à mort du cinéma algérien ! Et notamment du cinéma d’auteur, qui est assez fragile en termes de financement », s’alarme la cinéaste Sofia Djama. « Une aberration ! », abonde Hassen Ferhani, réalisateur de Dans ma tête un rond-point et de 143, rue du Désert, multi primé à l’étranger.

« Ce fonds a permis aux cinéastes aguerris de continuer à faire des films et à la nouvelle génération d’émerger, dont une partie rayonne même à l’international », plaide-t-il.

Créé en 1967, le FDATIC distribuait pour différents projets de film un montant annuel de 200 millions de dinars algériens (1,3 million d’euros) issus du budget de l’État, selon les chiffres du ministère de la Culture. Une somme que beaucoup jugent dérisoire. « Le peu qu’on a, on veut nous le retirer », déplore Sofia Djama.

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