Qu’ils fument des joints !
Qu’ils fument des joints ! C’est une expérience intéressante qui se déroule en ce moment à Amsterdam et qui peut nous donner quelques idées pour une meilleure gestion de nos villes du Maghreb. La municipalité a décidé de s’occuper sérieusement du petit millier de semi-clochards alcooliques dont la seule préoccupation, pendant toute la sainte journée, est de trouver le moyen de se procurer de la bière. Ces pauvres hères traînent dans la rue, harcèlent les passants, chapardent ici et là, urinent un peu partout ; et quand ils ont enfin pu mettre la main sur une canette de bière, ils la boivent sur le trottoir ou sur les bancs publics, lesquels devraient pourtant être l’apanage des amoureux – c’est un fait acquis depuis Brassens.
D’où l’idée géniale d’un échevin : désormais, c’est la ville elle-même qui va fournir de la bière à ces gens-là. Gratuitement. Ou plutôt, pas entièrement gratuitement : contre des travaux d’intérêt général. Tu me nettoies ce mur infesté de graffitis, je te donne une canette de bière. Tu collectes les papiers gras qui défigurent ce parc, voici une brune bien mousseuse. Tu filtres le canal, écluse donc ce demi.
L’affaire est tout bénéfice. Primo, ces proto-clodos n’ont plus besoin de chaparder pour assouvir leur soif inextinguible, ce qui rend la ville plus sûre. Secundo, pendant qu’ils travaillent, ils n’embêtent personne, la promenade est agréable à l’autochtone et au touriste. Tertio, les rues deviennent propres, ce qui est bon pour tout le monde. On voit donc qu’avec un peu d’imagination on résout la quadrature du cercle, n’en déplaise aux mathématiciens.
Pourquoi ne pas nous inspirer de cette initiative amstellodamoise ? Je soumets humblement l’idée suivante à tous ceux qui réfléchissent sur les moyens de rendre nos villes plus accueillantes : pourquoi ne pas réquisitionner tous les drogués et les payer en haschich ? Du haschich, on doit en avoir des tonnes, avec toutes les saisies opérées régulièrement par la police et la douane. Pourquoi ne pas les donner aux municipalités qui, à leur tour, les fourniraient aux drogués, à condition que ceux-ci nettoient les rues, embellissent les parcs, peignent la girafe, enfin vous voyez le topo : qu’ils nous rendent la vie plus belle. Pendant ce temps, ils ne cambrioleraient pas l’appart’ de l’honnête homme quand celui-ci est au travail. Avantage annexe : le hasch ainsi distribué prendrait la place de celui que vendent les narcotrafiquants, ce qui porterait un coup fatal à ces malfrats.
J’ai beau retourner cette proposition dans tous les sens, je n’y vois que des avantages. Quelle ville osera, la première, la mettre en oeuvre ? Chiche ! Ou plutôt : haschich !
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