RDC-Chine : Pékin à la rescousse de Christophe Mboso
La réforme de la loi électorale, en cours d’examen chez les députés congolais, donne lieu à un intense ballet diplomatique autour de Christophe Mboso, le président de l’Assemblée nationale. La Chine en profite pour dénoncer l’ « ingérence » des Occidentaux. Ambiance…
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Kash
Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.
Publié le 27 avril 2022 Lecture : 2 minutes.
En RDC, le climat est particulièrement tendu à l’Assemblée nationale, une partie de l’opposition ayant décidé de boycotter les débats portant sur la proposition de réforme de la loi électorale, qui ont débuté le 14 avril.
La coalition Lamuka (de Martin Fayulu) et le Front commun pour le Congo (FCC, de Joseph Kabila) ont appelé à la constitution d’un « large consensus », s’étendant bien au-delà de l’hémicycle. Le tandem (religieux) que forment la Cenco (catholiques) et l’ECC (protestants) partage le même point de vue et estime que la refonte du système électoral ne peut être laissée aux seuls députés.
À l’opposé – et bien que la majeure partie de ses membres soient issus de l’opposition –, le groupe du G13 [collectif de parlementaires et de membres de la société civile], auteur de la proposition de loi, assure que son projet « est le fruit d’un large consensus entre acteurs politico-sociaux et ne peut-être débattue qu’à l’Assemblée ».
« Ingérence », vous avez dit « ingérence » ?
Pendant que les élus débattent ou s’affrontent à coups de déclarations publiques, les Occidentaux se tiennent aux aguets. Les ambassadeurs de l’Union européenne, des États-Unis, mais aussi celui de l’Union africaine et la patronne de la Monusco… Presque tout ce que Kinshasa compte de diplomates se montre pressant à l’égard de Christophe Mboso, le président de l’Assemblée nationale, et chacun semble bien décidé à donner son avis.
« C’est une ingérence dans les affaires intérieures du Congo », a dénoncé Zhu Jing, l’ambassadeur de Chine en RDC, qui a rencontré Christophe Mboso au début du mois de mars. Contrairement à ses homologues occidentaux, le diplomate chinois a souligné l’urgente nécessité de ne pas commenter la situation. « Le processus électoral est une affaire congolaise, c’est donc aux Congolais de le piloter et de le contrôler », a-t-il déclaré à l’intention des « États étrangers ».
Une posture qui n’a pas empêché ce même ambassadeur de souligner que la Chine, « partenaire stratégique et pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies », est « attentif à ce processus électoral ». Au point que Pékin s’est dit, par sa voix, « prêt à accompagner le peuple et l’État congolais ». Une proposition d’ « ingérence », donc, mais seulement si les autorités congolaises la demandent…
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