Elon Musk, l’Africain qui veut démuseler Twitter
Prônant une liberté d’expression quasi absolue, le milliardaire d’origine sud-africaine vient de racheter le réseau social pour 44 milliards de dollars.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 26 avril 2022 Lecture : 2 minutes.
Que reste-t-il d’africain chez Elon Musk, né à Pretoria et homme le plus riche de la planète ? La fortune cumulée du patron des sociétés SpaceX, Tesla ou encore Tesla Energy (ex-SolarCity), avoisine ou dépasse, au gré des tendances boursières, le produit intérieur brut (PIB) de son Afrique du Sud natale, estimé à 395 milliards de dollars pour l’année 2021. Et s’il est né sud-africain, il a été naturalisé canadien en 1988, puis américain en 2002.
Tout Africain qu’il soit, Musk pourrait ne pas être considéré par Donald Trump comme un « shithole guy » – pour reprendre le qualificatif utilisé par l’ancien président américain pour désigner quelques contrées du continent. Solidarité de milliardaires ? Pas seulement. En passant, le 25 avril, un accord avec le conseil d’administration de Twitter – d’abord hostile à sa proposition de rachat pour environ 44 milliards de dollars –, Musk est devenu le propriétaire d’une plateforme dont il a par le passé la modération « trop sévère » des contenus.
Cette même plateforme avait humilié Donald Trump, en le bannissant définitivement en janvier 2021. Pour l’heure, l’ancien chef d’État affirme se satisfaire du réseau Truth Social, qu’il a lui-même créé, quand bien même le succès de ce dernier est plus que relatif.
Clivant, mégalomane et fantasque
À l’annonce du rachat de Twitter par le libertarien Elon Musk, des groupes de défense des droits humains ont immédiatement fait part de leurs préoccupations, considérant qu’un réseau social débridé déborderait rapidement de théories du complot, de désinformation et de discours violents à l’égard, notamment, des minorités.
Avec Elon Musk, les Africains non plus ne savent pas sur quel pied danser
Si une certaine appréhension se fait jour depuis la propulsion inattendue du milliardaire à la tête du réseau à l’oiseau bleu – il avait annoncé le convoiter il y a moins de deux semaines –, c’est que l’homme s’est souvent révélé clivant, mégalomane et même fantasque. Avec sa start-up Neuralink, il ambitionne de relier directement le cerveau humain à l’ordinateur. Il a comparé le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à Adolf Hitler. Il a défié en duel Vladimir Poutine, après avoir mis sa constellation de satellites Starlink et des stations de connexion à disposition de l’Ukraine agressée. Et le 18 avril, l’entrepreneur richissime affirmait être « sans-abri » et dormir « chez des amis ».
Avec Elon Musk, les Africains non plus ne savent pas sur quel pied danser. Tantôt il fait rêver, en promettant 6 milliards de dollars à l’Organisation des Nations unies (ONU) si celle-ci lui prouve que la somme suffira à éradiquer la faim dans le monde (c’était en octobre 2021). Tantôt, il fait douter de son estime pour son continent d’origine, comme lorsqu’il affirme, en août 2020, que certains joyaux architecturaux égyptiens n’ont pas été construits par les Africains, mais… par des extraterrestres.
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