Maroc – États-Unis : pourquoi le royaume conserve les faveurs de la Maison-Blanche
Alors que Rabat n’a pris part à aucun des votes condamnant l’invasion russe en Ukraine, Washington ne lui en a pas tenu rigueur. Analyse.
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Le secrétaire d’État Antony Blinken (à dr.) reçoit son homologue marocain, Nasser Bourita, à Washington, le 22 novembre 2021. © Sarah Silbiger/POOL/REUTERS
« Nouvelle Suisse. » C’est l’une des expressions fréquemment utilisées sur les réseaux sociaux pour qualifier la diplomatie marocaine depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Le Maroc n’a en effet pris part à aucune des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est réunie à trois reprises pour exprimer son opposition à la guerre déclenchée par Moscou.
Alors que les votes du 24 mars et du 7 avril ont laissé transparaître des lignes de fracture au sein du consensus international, la première résolution, adoptée le 2 mars et exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine, avait fédéré une grande majorité d’États (141 sur 193). Déjà, le royaume s’était démarqué en ne condamnant pas l’offensive russe.
Équilibrisme
Rabat n’avait pas cherché à se justifier outre mesure, se contentant d’affirmer que son absence de participation au vote ne saurait « faire l’objet d’aucune interprétation par rapport à sa position de principe concernant la situation [qui prévaut] entre la Fédération de Russie et l’Ukraine ». Mais l’essentiel était ailleurs : les motivations réelles de la diplomatie marocaine sont liées, une fois de plus, à la question du Sahara.
Washington a entrepris de convaincre Madrid de changer de braquet sur le dossier du Sahara
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