Législatives au Sénégal : pourquoi le nombre de députés n’augmentera pas
L’Assemblée nationale n’a finalement pas voté l’accord conclu entre le gouvernement et les partis politiques en faveur de sept nouveaux sièges. Depuis, pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité de ce rétropédalage.
L’affaire semblait entendue : l’Assemblée nationale devait s’agrandir, pour compter sept sièges supplémentaires lors de la prochaine législature. Mais le 15 avril, lors de la plénière devant acter ce changement qui avait fait l’objet de longues discussions en amont, les députés ont finalement voté en faveur du statu quo : ils resteront donc 165. Mais la polémique n’est pas retombée, car si l’effectif global de l’Assemblée nationale reste inchangé, le code électoral a bien été révisé à quatre mois des élections législatives, prévues le 31 juillet, et il entérine quelques évolutions quant à la répartition des sièges.
Sept postes ont en effet été ôtés de la liste proportionnelle – laquelle passe de 60 à 53 – pour être rajoutés aux 105 sièges à pourvoir sur les listes départementales. Le chiffre correspond au nombre de sièges supplémentaires nécessaires pour répondre aux besoins de représentativité de plusieurs départements, dont celui de Keur Massar. Créé en 2021, ce dernier aura désormais deux députés, conformément à l’article L.151 du code électoral, qui prévoit que « les départements dont la population est supérieure ou égale à 170 000 habitants obtiennent au moins deux sièges ».
Sur cette base, deux autres départements de Casamance – Bounkiling, dans la région de Sédhiou, et Médina Yoro Foulah, dans celle de Kolda – passent d’un à deux députés. Enfin, il a été acté que deux sièges supplémentaires seraient octroyés à ceux de Thiès et de Mbour, qui ont connu ces dernières années une forte croissance démographique.
« Nous étions tous d’accord »
Le problème, c’est que ce jeu de vases communicants avait été proposé par Antoine Félix Diome, le ministre de l’Intérieur, et par la majorité présidentielle lors des concertations menées début avril, et il avait été rejeté par l’opposition. C’est pour cette raison que le gouvernement et les partis politiques étaient tombés d’accord pour augmenter l’effectif global du Parlement. « Lors des discussions, nous étions convenus qu’il ne fallait pas diminuer le nombre de sièges ni sur la liste de la diaspora ni sur la liste nationale. Et nous étions tous d’accord », affirme Déthié Faye, qui a participé aux négociations.
C’est l’opposition qui a proposé qu’on augmente le nombre de députés. Ils ont été malhonnêtes
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