Israël agacé par les mouvements de boycott
De plus en plus de mouvements de boycott visent le pays, notamment les entreprises implantées en Cisjordanie. Une pression qui irrite profondément l’État.
BDS, trois lettres qui concentrent la rage des Israéliens orientés le plus à droite, le sigle d’une « menace stratégique », selon le Premier ministre, Benyamin Netanyahou. Lancée par plus de 170 mouvements et acteurs de la société civile palestinienne en 2005, la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions fait pression sur l’État hébreu pour l’amener à respecter le droit international et à négocier une solution politique au problème de la Palestine. Boycott des produits mais aussi des institutions culturelles et universitaires d’Israël, cession des actifs détenus par les investisseurs étrangers dans des sociétés israéliennes et sanctions économiques contre l’État hébreu constituent l’arsenal de ces activistes pacifistes.
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Toutefois, ciblant produits, entreprises et institutions israéliennes sans discrimination, cette campagne aux accents antisionistes prête le flanc à l’accusation d’antisémitisme, argument que ne se privent pas d’employer les faucons de Jérusalem et leurs soutiens internationaux. Le célèbre astrophysicien américain Stephen Hawkins est ainsi inondé d’e-mails accusateurs depuis qu’en mai 2013 il a annulé sa participation à une conférence à laquelle le président israélien, Shimon Pérès, l’avait convié.
Boycott des entreprises ou institutions israéliennes actives en Cisjordanie
Ces derniers temps, une forme plus subtile de pression a la cote. Prônée depuis 1997 par l’organisme pacifiste israélien Gush Shalom (« le bloc de la paix »), elle préconise le boycott des seules entreprises et institutions israéliennes actives dans les territoires colonisés de Cisjordanie. La tactique commence à porter ses fruits : en juillet 2013, l’Union européenne décidait de suspendre le financement des institutions israéliennes installées dans les zones palestiniennes. En janvier 2014, c’est l’affaire Scarlett Johansson qui plaçait l’initiative sous les feux de la rampe : la star américaine a dû renoncer à son rôle d’ambassadrice de l’ONG humanitaire Oxfam après avoir conclu un contrat publicitaire avec la société SodaStream, dont l’une des usines est implantée en Cisjordanie. Ce même mois, l’un des plus importants fonds de pension néerlandais décidait de suspendre ses relations avec cinq banques israéliennes actives dans les colonies, suivi en février par le très riche fonds souverain norvégien. Et lorsque le 1er février le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est inquiété de ces signes de boycott, le ministre israélien chargé des Affaires stratégiques s’est empressé de dénoncer des propos « offensants, injustes et intolérables ».
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