Livres : « Comment savoir si vous êtes noir ? », un ouvrage drôle et grinçant

Un bréviaire passe en revue les situations qui permettent de savoir si l’on est un Toubab, un Bounty ou un nègre véritable. Drôle et grinçant.

Espérance Miezi (à g.) et Félicité Kindoki, sœurs et auteures de l’ouvrage. David Ignaszewski/koboy©Flammarion

Espérance Miezi (à g.) et Félicité Kindoki, sœurs et auteures de l’ouvrage. David Ignaszewski/koboy©Flammarion

Publié le 9 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Suis-je noir ? Pour l’Africain d’Afrique, la réponse est évidente. En revanche, l’exilé de longue date ou l’enfant d’émigrés qui a vu le jour sous les frimas de l’Europe peut souvent, à juste titre, se poser la question. Parce que tout ne se résume pas à une question de mélanine ! Avec humour, Espérance Miezi et Félicité Kindoki, deux soeurs d’origine angolaise (la première est née au Congo, la seconde en France), ont mis au point un petit bréviaire permettant de s’y retrouver. Comment savoir si vous êtes noir décline en dix chapitres toutes ces situations de la vie quotidienne qui vous permettent de déterminer si vous êtes un Toubab, un Bounty ou un vrai Noir "de chez noir". La prose est vive, jeune, rythmée par une litanie de points d’exclamation collés les uns aux autres. Sont passées en revue toutes les questions liées à la famille, au bled, à la cuisine, au langage, le tout entre clichés, a priori et constat amusé (ou désabusé).

"Au village, le Père Noël, c’est toi"

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Exemples ? Le mercredi, quelques jours avant votre départ au bled, "Appel du petit-neveu de ton père : "Tata, moi tu sais, j’aimerais bien avoir l’appareil là pour écouter un peu la musique quand je suis dehors… Non non pas ce MP3, il faut celui-là qui s’appelle iPod Nano ou même Shuffle, les autres marques là ne fonctionnent pas ici en Afrique…"" La suite, quand vous arrivez à l’aéroport : "La douanière prend ton passeport puis te chuchote : "Hum, c’est pas mal ton rouge baiser, c’est quelle marque ?" Comprends que tu dois lui donner ton rouge à lèvre Dior. Si tu ne le lui donnes pas, elle part avec ton passeport loooooooin…" Et après avoir été accueillie en fanfare ("Au village, le père Noël… bah… c’est toi !"), si vous êtes une fille, la drague commence : "Tu es la farine de mes beignets", "Tu es vraiment le piment de mon ndolé" ou "Je t’aime comme une cuisse de poulet". En général, les recalés n’apprécient pas : "La fille-là veut que je sois son chogars alors qu’elle est laide comme la mort !"

Ceux qui se seront reconnus dans ces quelques extraits sont, de toute évidence, des Noirs, et ils se retrouveront dans ce livre – entre éclats de rire et grincements de dents. Quant à l’auteur de ces lignes, puisque vous posez la question, il a beaucoup triché mais a échoué sur la traduction de "Il roule avec son tétanos" (comprendre : "Il a une vieille voiture rouillée"). Bref, je ne suis pas noir… Mais rassurez-vous, je me soigne.

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