Bahrein : la révolution sans fin

Trois ans après le début de la contestation, la répression continue de faire rage au Bahrein.

Manifestation anti-gouvernement, le 7 février. © MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP

Manifestation anti-gouvernement, le 7 février. © MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP

Publié le 25 février 2014 Lecture : 1 minute.

"Nous en sommes toujours au même point, rien n’a changé, et aucune solution politique ne se profile", constate Ghassan Sarhan, membre d’Al-Waad, le principal parti de la gauche laïque de l’opposition bahreïnie. Le 14 février, à Manama, des dizaines de milliers de manifestants (300 000 selon l’opposition) ont célébré le troisième anniversaire du mouvement de protestation né en 2011. Trois ans que l’opposition demande au régime, pacifiquement, l’instauration d’un système véritablement parlementaire, la justice sociale et la fin de la corruption. Trois ans que le régime fait mine d’écouter les revendications pour mieux réprimer ses opposants et diviser le pays à son profit. Près de 3 000 personnes ont été emprisonnées et plus de 120 protestataires tués. Quant à la dernière tentative de "dialogue national", elle a fait long feu après une année d’échanges stériles.

Certains se radicalisent mais l’opposition poursuivra pacifiquement sa contestation

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Dénonçant sans cesse la contestation comme un projet des chiites de faire main basse sur le pays au profit de l’Iran, le régime semble vouloir jouer la carte confessionnelle, à l’instar d’Assad en Syrie, avec certes plus de retenue. Car le petit royaume insulaire du Golfe, s’il est dominé par une dynastie sunnite depuis le XVIIIe siècle, est peuplé d’une majorité de chiites, victimes de discriminations à tous les niveaux. Côté Palais, les modérés, représentés par le prince héritier Salman Ibn Hamad Ibn Issa Al Khalifa, semblent incapables de s’imposer face aux faucons, menés par l’immuable Premier ministre, Khalifa Ibn Salman Al Khalifa, en poste depuis 1971. Exaspérés, certains se radicalisent, mais, souligne Sarhan, "l’opposition poursuivra pacifiquement sa contestation jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle demande".

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