Maroc : les mesures de Akhannouch pour apaiser les tensions sociales

L’accord social signé par le gouvernement, la CGEM et les syndicats vient en réponse aux importantes revendications des travailleurs marocains, dont le pouvoir d’achat est mis à mal par plusieurs mois d’inflation.

Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, à Rabat, le 9 septembre 2021. © FADEL SENNA/AFP

Publié le 3 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Face à la flambée des prix et au mouvement de grogne sociale qui n’a cessé de croître ces dernières semaines, le gouvernement Akhannouch a répondu, après plusieurs rounds de négociations, par la signature ce 30 avril d’un accord social global avec le patronat (la Confédération générale des entreprises du Maroc – CGEM) et les centrales syndicales – en l’occurrence, les signataires sont Aziz Akhannouch, le président de la CGEM, Chakib Alj, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Naama Mayara, et les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT), Khalid Alami Houir et Bouchta Boukhalfa, ainsi que le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural, Mohamed Ammouri.

Parmi les mesures phares du document, qui couvre la période 2022-2024, la revalorisation du salaire minimum de 10 % dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services, et son unification progressive dans les autres secteurs, ainsi que l’augmentation du salaire minimum dans le secteur public à 3500 dirhams (environ 330 euros) net, contre 2637 dirhams (environ 248 euros) net auparavant.

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Augmentation du salaire minimum

Une avancée qualifiée d’ »importante » par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, convaincu que cela « contribuera à la résolution de nombreux problèmes dont souffrent les travailleurs et à la consolidation des piliers de l’État social ».

Ce dernier a également souligné que, « malgré la conjoncture économique difficile sur les plans national et international, la classe ouvrière reste parmi les priorités de l’exécutif », précisant que le dialogue social se poursuivra en mai et septembre prochains, afin d’améliorer les conditions des travailleurs.

Les jeunes pères pourront désormais bénéficier d’un congé de paternité de 15 jours

Concernant l’épineux sujet des retraites, l’accord stipule que les assurés bénéficieront désormais de la pension de retraite après 1320 jours de cotisation au lieu des 3240 jours en vigueur jusque-là. Il permettra, en outre, à ceux qui n’ont pas cumulé autant de jours d’affiliation de récupérer leurs cotisations salariales et celles de l’employeur.

Autre nouveauté, l’octroi d’un congé de paternité de 15 jours. Une première au Maroc, mais qui, comme l’a rappelé la ministre déléguée chargée de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, s’inscrit dans l’esprit de la nouvelle Constitution (2011), qui dispose que l’éducation des enfants est une responsabilité partagée entre le père et la mère.

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En revanche, malgré une revalorisation des allocations familiales pour le quatrième, le cinquième et le sixième enfant, leur montant atteint tout juste 100 dirhams par mois et par enfant. Un montant jugé insuffisant par la majorité des travailleurs sociaux.

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