Décès de Béchir Ben Yahmed : un an déjà

Le fondateur de Jeune Afrique s’est éteint le 3 mai 2021, à l’âge de 93 ans. Un an jour pour jour après cette disparition, retour sur le parcours d’un « grand journaliste et infatigable entrepreneur ».

Béchir Ben Yahmed, dans les locaux de Jeune Afrique, à Paris, en 2010. © Bruno Levy pour JA

Béchir Ben Yahmed, dans les locaux de Jeune Afrique, à Paris, en 2010. © Bruno Levy pour JA

Publié le 3 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Béchir Ben Yahmed à Jeune Afrique, le 19 octobre 2010. © Bruno Levy pour JA
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Béchir Ben Yahmed, un Africain dans le siècle

Le fondateur de Jeune Afrique s’est éteint le 3 mai 2021, à l’âge de 93 ans. Un an jour pour jour après cette disparition, retour sur le parcours d’un « grand journaliste et infatigable entrepreneur ».

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C’était il y a un an, jour pour jour. Le 3 mai 2021, Béchir Ben Yahmed, fondateur de Jeune Afrique à l’époque de la fièvre des indépendances, tirait sa révérence à l’âge de 93 ans, à Paris. Près d’un siècle d’une vie de journaliste, de patron de presse, parfois de militant, qui l’aura vu croiser la route des plus grandes personnalités de son temps. Patrice Lumumba, Habib Bourguiba, Léopold Sédar Senghor, François Mitterrand, Hassan II, Che Guevara ou encore Hô Chi Minh… Chefs d’État, révolutionnaires ou intellectuels, Béchir Ben Yahmed a rencontré nombre de ceux qui ont fait l’Histoire.

« Une certaine Afrique »

Sa disparition a provoqué une vague d’émotion et suscité de nombreux hommages. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, ami de longue date de BBY, a regretté ce jour-là la disparition d’ « un grand intellectuel, [d’]un excellent journaliste et [d’]un infatigable entrepreneur ».

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« C’est une certaine Afrique qui s’en est ainsi allée, à travers ce grand témoin de notre histoire », a salué en écho son homologue nigérien, Mohamed Bazoum. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a, lui, évoqué la perte d’ « un géant ».

Emmanuel Macron, le chef de l’État français, a rendu hommage à « un grand témoin et une haute conscience de l’ère postcoloniale et des combats qui l’ont précédée ».

Dans un message de condoléances et de compassion à la famille du fondateur de Jeune Afrique, le roi Mohammed VI a dit « avoir appris avec une grande affliction » le décès de Béchir Ben Yahmed et salué la mémoire de « ce journaliste de renom, connu pour son grand professionnalisme, des décennies durant, et qui a consacré la majeure partie de ses articles et chroniques aux questions africaines, tout en défendant de manière déterminée les valeurs de démocratie, de liberté et d’ouverture ».

Pour marquer le triste anniversaire de la disparition de Béchir Ben Yahmed, nous vous proposons aujourd’hui de replonger dans l’un des épisodes qu’il a relatés dans ses Mémoires, publiés en novembre 2021 aux éditions du Rocher : sa rencontre avec Patrice Lumumba.

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Août 1960. BBY a quitté la scène politique – il avait été ministre de Habib Bourguiba – pour se lancer dans l’aventure de la presse. Il est sur le point de créer l’hebdomadaire Afrique Action (auquel succédera Jeune Afrique en 1961) quand le président Bourguiba lui demande de faire partie de la délégation officielle tunisienne qu’il dépêche auprès d’un Patrice Lumumba désespérément en quête d’experts. L’enjeu est de taille pour le Premier ministre congolais : il s’agit de prendre les rênes de la Banque centrale, encore aux mains des Belges. « Je n’ai pas confiance en mes gens, les Belges vont les acheter. Je n’ai confiance qu’en vous. Tenez bon et rapportez-moi l’accord », confie alors celui qui, quelques mois plus tard, périra assassiné.

Des moments d’Histoire comme celui-là, Béchir Ben Yahmed en a vécu des dizaines, en tant que spectateur privilégié ou en prenant une part active dans les événements.

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