Noix de cajou : comment la Côte d’Ivoire veut accélérer sur la transformation

Le groupe singapourien Valency International, qui a décroché des financements norvégiens et finlandais pour augmenter la capacité ivoirienne de transformation d’anacarde, n’est pas le seul à parier sur le développement du secteur.

Usine de transformation de noix de cajou dans la ville de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, en 2018. © ISSOUF SANOGO / AFP

Publié le 5 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

C’est le dernier investissement en date dans le secteur de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Le 21 avril, Norfund, le fonds norvégien pour les pays en développement, a annoncé avoir octroyé 10 millions de dollars (soit 6 milliards de F CFA) à un projet d’usine de transformation de noix de cajou de Valency International Trading CIV, l’une des cinq filiales ouest-africaines du groupe singapourien.

Il s’agit de permettre la construction d’un centre de transformation locale intégrée, qui comprend une usine de transformation de noix de cajou d’une capacité de 45 000 tonnes par an, à la périphérie d’Abidjan. « Les travaux de construction doivent débuter dans la deuxième moitié de cette année (entre juin et juillet, ndlr) », affirme un responsable de l’entreprise. Avec, à la clé, la création de quelque 2 000 emplois.

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Première ivoirienne pour Valency, déjà présent au Nigeria

Pour Valency International, dont les activités sont essentiellement axées sur l’achat et l’exportation, ce projet est une première en Côte d’Ivoire et le deuxième sur le continent. Au Nigeria, elle accompagne la plus grande usine de transformation de noix de cajou du pays.

En 2021, la Côte d’Ivoire a rejoint le podium mondial des exportateurs d’amandes de cajou

Le financement de Nordfund, qui affirme vouloir continuer à investir dans l’agro-industrie, les énergies renouvelables, les institutions financières et les infrastructures vertes en Côte d’Ivoire, est complété par une enveloppe du même montant apportée par Finnfund, porté par le gouvernement finlandais.

Cette annonce d’investissement s’ajoute à plusieurs autres intervenues ces dernières années dans le secteur. Notamment dans les sites agro-industriels de Brobo (Centre), de Yamoussoukro (Centre) et Bondoukou (Est) a récemment expliqué à l’AFP Karim Berthé, le directeur de la transformation au sein du Conseil coton-anacarde (CCA).

Doublement de la production en sept ans

En 2021, la Côte d’Ivoire a rejoint le podium mondial des exportateurs d’amandes de cajou – le nom de la noix de cajou une fois transformée – ravissant la troisième place au Brésil et se plaçant derrière le Vietnam et l’Inde. Abidjan était, depuis plusieurs années déjà, le deuxième exportateur mondial de noix de cajou brutes derrière le géant vietnamien. Un statut qui attire les investisseurs vers ce secteur.

Seuls 10 à 12 % de la production ivoirienne sont transformés localement

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Depuis la construction de la première usine de transformation de noix de cajou par la Société ivoirienne de traitement d’anacarde (SITA SA) en 2000, plusieurs acteurs comme Olam et Dorado Nuts ont procédé à une augmentation de leur capacité de production. La production ivoirienne de noix brutes est ainsi passée de 460 000 tonnes en 2013 à 1 million de tonnes en 2020, et celle d’amandes de cajou a bondi de 30 000 à 100 000 tonnes sur la même période, selon les chiffres officiels. Pour 2021, la production brute a atteint plus de 960 000 tonnes.

Mais, de façon récurrente, la quasi-totalité de la production est exportée à l’état brut : seuls 10 à 12 % de la production ivoirienne sont transformés localement. Mais le pays ambitionne de porter cette proportion à 52 % dès cette année. En Asie, notamment en Inde, au Vietnam et au Cambodge, qui représentent environ 45 % de la production mondiale, 90 % de la production est transformée localement. De fait, le gouvernement ivoirien a multiplié les incitations fiscales pour accompagner la structuration de la filière qui génère aujourd’hui un revenu annuel de plus de 300 milliards F CFA (environ 458 millions d’euros) pour quelque 400 000 producteurs ivoiriens. L’État encourage aussi la création de zones industrielles dévolues à la transformation.

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