Le système D-brouille de la presse guinéenne

En Guinée, où la vente des journaux est entièrement informelle, difficile de trouver son titre favori…

Les kiosques sont approvisionnés de manière très aléatoire. © Vincent Fournier pour J.A.

Les kiosques sont approvisionnés de manière très aléatoire. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 27 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Quiconque a déjà tenté de se procurer un journal à Conakry sait que cette démarche, anodine dans la plupart des grandes villes du monde, devient une gageure dans la capitale guinéenne – sans parler du reste du pays. Les kiosques à journaux y sont plus que rares, et les quelques points de vente sont approvisionnés de façon très aléatoire. "Il n’y a pas de système centralisé, la distribution se fait entièrement de façon informelle, explique Mamadou Dian Baldé, directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant. Les seuls circuits existants sont bâtis autour de personnes qui jouent le rôle de grossistes : ils prennent des journaux, les répartissent entre leurs revendeurs, récoltent le produit des ventes et ensuite nous rendent des comptes."

À la criée

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En Guinée, il n’existe pas de quotidien (quelques titres, dont La République, paraissent deux ou trois fois par semaine). Les grands hebdomadaires comme L’Indépendant, Le Démocrate et Le Lynx se débrouillent avec ces réseaux informels et avec quelques vendeurs à la criée qu’ils ont réussi à fidéliser. "Quand ce ne sont pas des membres des rédactions qui distribuent leurs propres publications…", déplore Sanassa Diané, directrice de la Maison de la presse de Guinée. Certaines institutions internationales installées à Conakry se sont d’ailleurs rapprochées de l’association professionnelle, qui assurera bientôt une livraison régulière des journaux à la représentation de l’Union européenne en envoyant un membre de son équipe les chercher directement au sein des rédactions de la capitale.

>> Lire aussi : l’oeil irrévérencieux du "Lynx"

Interrogé par Jeune Afrique, Alhousseny Kaké Makanéra, le ministre de la Communication, explique qu’il lancera bientôt des consultations auprès des médias publics et privés "afin de comprendre leurs besoins". Toutefois, selon lui, le problème de la presse écrite ne réside pas "fondamentalement" dans les questions liées à sa distribution. "Le lectorat de la presse diminue, dit-il, mais c’est surtout la pertinence des sujets traités par les journalistes qui est en question. Et lorsque vous regardez la télévision, vous n’avez plus besoin d’acheter les journaux." C’est une façon de voir les choses…

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