Zimbabwe : l’après Mugabe, ils y pensent déjà

Alors que Robert Mugabe a fêté ses 90 ans, la vice-présidente, Joice Mujuru, et le ministre de la Justice, Emmerson Mnangagwa, sont dans les starting-blocks.

Le nom de Joice Mujuru revient pour la succession de Mugabe. © STR / AFP

Le nom de Joice Mujuru revient pour la succession de Mugabe. © STR / AFP

ProfilAuteur_SeidikAbba

Publié le 28 février 2014 Lecture : 1 minute.

C’est le sujet dont on ne parle surtout pas en public à Harare : la succession de Robert Mugabe, 90 ans le 21 février, au pouvoir depuis l’indépendance de l’ex-Rodhésie du Sud, en 1980. Si l’on ajoute à ce monopole à la tête du Zimbabwe l’état de santé fragile du capitaine, on comprend mieux la sourde lutte de succession qui traverse, en coulisses, différents clans au coeur de l’État. Deux noms se détachent, pour l’heure, parmi les prétendants : Joice Mujuru, 58 ans, vice-présidente de la République, et Emmerson Mnangagwa, 65 ans, ministre de la Justice.

Veuve de Solomon Mujuru, héros de la lutte de libération nationale au côté de Mugabe, la première a mis en place une stratégie qui allie la prise en main de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) et le contrôle de l’appareil d’État. Résultat : deux proches de Joice Mujuru occupent les portefeuilles de la Défense (Sydney Sekeramayi) et de l’Intérieur (Kembo Mohadi), et, au sein du parti, neuf provinces sur dix lui sont acquises. "C’est une excellente stratège qui a capitalisé sur son statut de veuve d’une grande figure de la lutte pour l’indépendance. Elle jouera un rôle important dans l’ère post-Mugabe", assure la journaliste Anne Dissez, spécialiste du Zimbabwe.

la suite après cette publicité

Pour autant, son rival ne considère pas que la partie est jouée d’avance. Emmerson Mnangagwa met en avant son expérience à la tête des ministères clés de la Défense et des Finances, mais aussi sa poigne dans la gestion des manifestations organisées contre le pouvoir dans les années 1980. Reste que l’autre inconnue dans la succession de "Bob", tout aussi importante que l’identité du prochain président, c’est la capacité de l’actuel chef de l’État à aller jusqu’au bout de son mandat de cinq ans, entamé en août 2013.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires