Côte d’Ivoire : une centaine de personnalités attendues à Abidjan pour la COP15

Ce 9 mai s’ouvre la 15e Conférence des Nations unies sur la désertification et la sècheresse. Une trentaine de chefs d’État doivent lancer « L’appel d’Abidjan » pour mettre d’urgence en œuvre des solutions concrètes face à ces menaces.

Une vache coincée dans les eaux boueuses du barrage asséché de Mabwematema, à 20 km au nord de Zvishavane, au Zimbabwe, le 25 décembre 2019. © ZINYANGE AUNTONY/AFP

Publié le 7 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Une centaine de personnes, dont une trentaine de chefs d’État, sont attendues autour d’Alassane Ouattara ce lundi 9 mai à Abidjan pour participer à la COP15. Pendant une dizaine de jours, la quinzième Conférence des Nations unies sur la désertification et la sècheresse va réunir des experts et des hommes politiques issus de 196 pays pour tenter d’élaborer des solutions face à l’appauvrissement des sols cultivables.

Parmi eux, Muhammadu Buhari, le président nigérian, qui s’entretiendra avec son homologue ivoirien. Les deux hommes doivent notamment évoquer les similarités entre la COP15 et le projet de grande muraille verte lancé par la BAD.

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Cette initiative soutenue par le président français, Emmanuel Macron, vise à mutualiser les investissements en vue de planter des arbres et différents végétaux sur une bande de 8 000 km à travers le Sahara et le Sahel. Une initiative qui, outre lutter contre la désertification, doit créer 10 millions d’emplois dans la région.

L’impact sur les femmes

Cette COP se penchera sur l’impact des crises des « quatre C » – climatique, Covid-19, conflits et coups d’État – sur l’avancée de la désertification et, surtout, sur leur rôle dans la baisse de la productivité en milieu rural.

Un accent particulier sera mis sur les femmes et les jeunes. Dominique Ouattara, la première dame ivoirienne, présidera un caucus sur le genre et sera entourée de femmes influentes, telle Tarja Halonen, ancienne dirigeante de la Finlande. Selon Abou Bamba, président de la COP15 désertification, les femmes sont en effet particulièrement touchées par la dégradation des sols : « 75 % des productions vivrières sont le fait des femmes. Le but de ce caucus sera de lancer une série de mesures en s’appuyant sur l’expérience de Dominique Ouattara pour relever le niveau de vie des femmes en milieu rural. »

Un « appel d’Abidjan » face à l’urgence

« L’appel d’Abidjan » doit être lancé durant cet événement, qui va faire de la Côte d’Ivoire un laboratoire de solutions au problème de la désertification. « L’idée de l’appel d’Abidjan est de s’inspirer des modèles australien, marocain ou israélien. Ils ont réussi à devenir autosuffisants malgré l’aridité de leur climat grâce à des prouesses technologiques », poursuit Abou Bamba. Un engagement à contrer l’avancement de la désertification d’ici cinq à dix ans doit être pris collectivement par les participants. Le but : parvenir à mobiliser un à deux milliards de dollars.

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Il y a urgence : dans le monde, 41 % des terres sont menacées de désertification. Un taux qui atteint environ 45 % en Afrique, particulièrement touchée, dont 55 % présentent un risque très élevé. Le Sahel, le désert du Kalahari, en Afrique australe, et la Corne de l’Afrique sont les premières zones affectées mais tous les États sont concernés. En Côte d’Ivoire, un dixième des terres se sont dégradées entre 2000 et 2011, essentiellement à cause de l’agriculture intensive.

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