Brésil : Mercadante sur orbite
Ancien ministre de l’Éducation, cofondateur du Parti des travailleurs et vieil ami de Lula, il vient d’être appelé à diriger le gouvernement. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2018 ?
En décembre 2013, Dilma Rousseff avait annoncé des changements au cours des prochains mois : plusieurs ministres souhaitant se présenter aux élections législatives et régionales du mois d’octobre, il fallait songer à les remplacer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le 3 février, Aloizio Mercadante (59 ans), jusqu’ici ministre de l’Éducation, a été nommé chef de cabinet de la présidence (équivalent du poste de Premier ministre) en remplacement de Gleisi Hoffmann, qui va partir à la conquête du gouvernorat de l’État de Paraná.
S’agit-il d’une mise sur orbite programmée ? Rousseff, qui elle-même occupa ce poste avant d’être portée à la tête du pays, en 2010, prépare-t-elle Mercadante à lui succéder ? Pas cette année, bien sûr, puisqu’elle a d’ores et déjà fait savoir qu’elle briguerait un nouveau mandat, en octobre, mais pourquoi pas en 2018 ? Elle ne pourra, constitutionnellement, se présenter une nouvelle fois, et Luiz Inácio Lula da Silva aura 73 ans… Mercadante pourrait alors constituer une solution de continuité.
Député fédéral à deux reprises puis sénateur
Cofondateur du Parti des travailleurs (PT), en 1980, et proche collaborateur de Lula, le nouvel homme fort du gouvernement brésilien est économiste de formation. Cet intellectuel est à la fois un politique avisé et un excellent gestionnaire. Né à Santos, dans l’État de São Paulo, en 1954, il se lie d’amitié avec Lula dès l’université. Dans les années 1970, les deux hommes militent ensemble contre la dictature militaire (1964-1985). Professeur à l’Université pontificale catholique de São Paulo, Mercadante devient vite une cheville ouvrière du PT : son nom est associé à tous les programmes de cette formation entre 1989 et 2002. Dans les années 1990, il dirige aussi les campagnes électorales de Lula. Député fédéral à deux reprises, puis sénateur (il obtient le plus grand nombre de voix jamais recueilli par un candidat : 10,5 millions), il devient en 2001 chef du parti présidentiel au Sénat et au Congrès national. En 2011, il est nommé ministre de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, avant de prendre le portefeuille de l’Éducation. Ce grand défenseur des droits sociaux a toute la confiance de la présidente, qui a écrit la quatrième de couverture du livre – Brasil : de Lula a Dilma (2003-2013) – qu’il a publié l’an dernier.
Quelques jours avant sa prise de fonctions, le nouveau chef de cabinet avait déjà installé ses bureaux à la Casa civil et participé à une réunion de cinq heures avec Dilma et Lula…
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