Nigeria : le vide se fait autour de Goodluck Jonathan
Les membres du parti au pouvoir, le PDP, démissionnent les uns après les autres. Objectif : empêcher la réélection du président sortant, Goodluck Jonathan.
L’hémorragie se poursuit dans les rangs du Parti démocratique du peuple (PDP, au pouvoir). Un de ses membres les plus éminents, Atiku Abubakar, vice-président d’Olusegun Obasanjo de 1999 à 2007, a démissionné le 2 février pour rejoindre le All Progressive Congress (APC, opposition). Comme lui, 11 sénateurs ont également annoncé leur ralliement à ce parti. Les dirigeants de l’APC ont appelé les nouveaux ralliés à bloquer toutes les initiatives parlementaires du pouvoir, y compris la loi de finances 2014. Le départ d’Atiku est un coup dur pour le parti au pouvoir. Mais la rivalité entre l’ancien vice-président et le président, Goodluck Jonathan, ne date pas d’hier.
La cadence des démissions au sein du parti s’accélère
Tout commence lorsque Atiku, richissime homme d’affaires musulman originaire du Nord, quitte le PDP en 2010. La raison ? Jonathan, alors vice-président d’Umaru Yar’Adua – le président nordiste décédé en cours de mandat -, assure l’intérim et décide de briguer la présidence, au mépris du principe non écrit de l’alternance entre le Nord et le Sud à la tête de l’État fédéral.
Revenu à de meilleurs sentiments, Atiku réintègre finalement le parti, convaincu que Jonathan ne fera qu’un seul mandat. Problème : l’actuel chef de l’État ne manifeste aucune envie de quitter le pouvoir, même s’il s’est bien gardé jusqu’ici de dévoiler ses intentions. Au fur et à mesure que l’échéance électorale se rapproche, la cadence des démissions au sein du parti s’accélère. Tous les partants n’ont qu’un seul objectif : barrer la route à une éventuelle réélection de Goodluck Jonathan. En rejoignant l’APC, Atiku espère obtenir l’investiture de l’opposition à la prochaine présidentielle prévue mi-2015. Y parviendra-t-il ?
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...