Divorce Coca-Cola/Solibra : vers une pénurie de sodas ?

En pleine flambée des prix des produits de première nécessité, une rumeur agite les maquis, de Ouaga à Abidjan : après sa rupture avec Solibra, filiale ivoirienne de Castel, Coca-Cola pourrait disparaître des rayons…

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Publié le 11 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Cela fait déjà depuis quelques années qu’il y a de l’eau dans le gaz entre Coca-Cola et le groupe Castel. La tension a finalement abouti au divorce entre le géant du soda américain et son partenaire français. C’est par le truchement de sa filiale ivoirienne, la Société de limonaderies et brasseries d’Afrique (Solibra) que Castel annonce n’être plus ni l’embouteilleur ni distributeur des produits de Coca-Cola, après 25 années de collaboration. Une rupture qui concerne également ses filiales dans d’autres pays, dont le Cameroun, le Sénégal, le Burkina Faso et l’Angola.

La Solibra arrêtera la production et la commercialisation des produits de Coca-Cola à partir du 30 juin, comme l’a annoncé Africa Business + le 4 mai dernier. Le partenariat avec le distributeur burkinabé Brakina prendra fin en juillet 2022. Mais déjà, au Burkina Faso, les boissons Coca-Cola, Sprite et Fanta ont commencé à se faire plus rares dans les rayons des magasins.

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De moins en moins rentables

Et dans les maquis, les discussions vont bon train. D’aucuns se demandent si le désamour entre les deux mastodontes des boissons gazeuses n’entraînera pas une pénurie pure et simple de sodas de la firme américaine dans ces pays où Castel assurait depuis un quart de siècle la production et la distribution.

En 2019, le géant d’Atlanta avait affirmé sa soif d’agrandir encore un peu plus son assise sur le continent en lançant son slogan « Africa Unleashed » (« libérer le potentiel de l’Afrique ») et avait annoncé des centaines de millions de dollars d’investissements. Pour l’instant, sa stratégie pour compenser les conséquences du retrait des licences accordées à Castel en Afrique reste floue.

L’Américain reproche à Castel de le concurrencer avec Top au Cameroun, Youki en Côte d’Ivoire ou son « World Cola ».

Implanté dans 21 pays et fort de 170 lignes d’embouteillages, Castel n’a pas caché son exaspération vis-à-vis de cette rupture avec l’Américain, déclarant que les conditions imposées par son ex-partenaire rendaient les opérations de moins en moins rentables. De son côté, Coca-Cola avance que ses démarches font partie de la stratégie de consolidation du groupe et répondent au besoin de réadapter ses emballages pour mieux respecter les standards de développement durable. Il reproche par ailleurs à Castel de se dresser en sérieux concurrent en produisant et en commercialisant des produits comme Top au Cameroun, Youki en Côte d’Ivoire, et en lançant son « World Cola ».

Quoi qu’il en soit, si la production et de la distribution de cette boisson populaire sont troublées, les consommateurs africains risquent de rester sur leur soif.

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