Mohamed Bazoum : « Oui à une solution politique pour Areva au Niger »

Entre Niamey et le géant français du nucléaire Areva, les négociations sur l’exploitation des mines d’uranium patinent. Pour le ministre nigérien des Affaires étrangères, cette affaire doit se régler d’État à État.

Mohamed Bazoum, lors de son passage à Jeune Afrique, en février 2014. © Vincent Fournier/J.A.

Mohamed Bazoum, lors de son passage à Jeune Afrique, en février 2014. © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 14 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Voilà des mois que le Niger et Areva, le géant français du nucléaire, négocient âprement le renouvellement des contrats d’exploitation de deux mines d’uranium situées dans le nord du pays. Alors qu’il ne leur reste plus que quelques jours pour s’entendre, leur contentieux a pris une tournure politique. Questionné à l’Assemblée nationale le 5 février, Pascal Canfin, le ministre délégué au Développement, a pour la première fois exposé la position du gouvernement français. "Nous considérons que les demandes du Niger sont légitimes", a-t-il indiqué. La veille, lors d’un passage à Paris, Mohamed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères, avait abordé la question avec Laurent Fabius, son homologue français.

>> Lire aussi : manifestation contre Areva au Niger

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JEUNE AFRIQUE : Jusqu’à présent, les négociations entre Areva et le Niger ont été menées par des techniciens. Faut-il que les politiques s’en mêlent ?

MOHAMED BAZOUM : Areva appartient à l’État français, l’uranium à l’État nigérien : si les négociations bloquent, il faudra envisager des solutions politiques. Je souhaite que cela se fasse le plus tôt possible. C’est ce que j’ai demandé à M. Fabius. Il m’a répondu que son gouvernement allait jouer un rôle.

Un accord sera-t-il trouvé d’ici à la fin du mois ?

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Nous le souhaitons vivement. Les choses n’ont que trop duré.

Qu’est-ce qui bloque ?

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L’un des points de blocage est relatif au code minier. Areva prétend que si la loi que nous avons adoptée en 2006 était appliquée elle aurait des effets dévastateurs sur les finances de ses filiales [nigériennes]. De notre côté, nous avons des exigences en matière de gouvernance : nous voulons être mieux représentés dans ces sociétés, et qu’Areva, avec d’autres, finance les travaux de la route Tahoua-Arlit [qui relie les mines au port de Cotonou].

Enfin, si Areva n’exploite pas la mine d’Imouraren, comme elle s’y est engagée, le permis devra retomber dans le domaine public. Les arguments des uns et des autres sont valables. Nous devons trouver un consensus.

>> Voire aussi l’interview vidéo de Ali Idrissa : "Il y a un complot au Niger pour ne pas appliquer la loi à Areva"

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Propos recueillis par Rémi Carayol et Seidik Abba

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