Constitution tunisienne : retour sur une cérémonie mi-figue mi-jasmin

Huit chefs d’État étrangers ont assisté à la cérémonie d’adoption de la nouvelle Constitution. Les citoyens, eux, ont prêté une oreille distraite à l’événement.

François Hollande à la tribune de l’Assemblée constituante. © Ons Abid

François Hollande à la tribune de l’Assemblée constituante. © Ons Abid

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 11 février 2014 Lecture : 1 minute.

La cérémonie se voulait grandiose, solennelle, pour commémorer l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne. Le 27 janvier, la fête improvisée au lendemain du vote n’avait pas été à la hauteur. Une session de rattrapage s’est donc tenue le 7 février, dans l’enceinte de l’Assemblée constituante.

À l’arrivée, un résultat en demi-teinte, avec comme principal hôte de marque le président François Hollande, qui avait été le premier à répondre à l’invitation de son homologue tunisien, Moncef Marzouki. Outre le Français, sept chefs d’État étrangers (dont six Africains) ont fait le voyage, ainsi qu’Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien.

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La Tunisie "ne doit pas être une exception mais un exemple"

Les services du protocole tunisien ont cependant péché par optimisme en annonçant la venue de têtes couronnées. Mohammed VI, le roi du Maroc, s’est décommandé – il s’est fait représenter par son frère, Moulay Rachid -, tout comme Tamim Ibn Hamad Al Thani, l’émir du Qatar. Finalement, le seul "quasi-monarque" à avoir honoré la cérémonie de sa présence s’est présenté en la personne de Felipe de Borbón, l’héritier du trône espagnol. Hollande, dans son discours, a envoyé un message de soutien fort à la Tunisie, "qui ne doit pas être une exception mais un exemple pour les autres pays du Printemps arabe". Et a redit sa conviction que l’islam politique et la démocratie sont compatibles.

Il en fallait plus, cependant, pour impressionner les Tunisiens de la rue, qui ont prêté une attention condescendante et distraite à l’événement, présenté par la presse indépendante comme un "énième caprice" de la présidence Marzouki. Le télescopage, fâcheux mais inévitable, avec la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd a en partie gâché la fête…

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Samy Ghorbal, envoyé spécial à Tunis

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