Afrique du Sud : Ramphele et Zille, ex-meilleures amies

L’icône de la lutte antiapartheid et la chef de l’opposition avaient conclu une alliance pour l’élection du 7 mai. Elle aura tenu cinq jours.

Mamphela Ramphele devait être la candidate de l’Alliance démocratique, le parti de Helen Zille. © Rodger Bosch/AFP

Mamphela Ramphele devait être la candidate de l’Alliance démocratique, le parti de Helen Zille. © Rodger Bosch/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 11 février 2014 Lecture : 1 minute.

Le 28 janvier, Mamphela Ramphele (66 ans), l’ancienne compagne du martyr de la lutte antiapartheid Steve Biko, et Helen Zille (62 ans), chef de l’Alliance démocratique (DA), se félicitaient avec effusion d’avoir "changé la donne" sud-africaine. Récemment entrée en politique via un nouveau parti baptisé Agang, l’icône de la résistance noire allait être soutenue par le principal parti d’opposition lors de l’élection présidentielle, le 7 mai. Las, l’accord annoncé en fanfare – et vu d’un bon oeil par les milieux d’affaires – n’a tenu que cinq jours. Sous la pression de son entourage, Ramphele voulait conserver un parti distinct – une "absurdité électorale", selon Zille.

Helen Zille a révélé les tortures fatales à Steve Biko

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Entre les deux femmes, le ton n’a pas tardé à se durcir. "Elle a démontré, une fois pour toutes, qu’on ne pouvait pas lui faire confiance pour mener un projet à bien", a lancé Zille, tandis que Ramphele se disait victime de la "politique partisane". En réalité, leur relation est autant passionnelle que politique. En 1977, c’est Helen Zille, jeune reporter au Rand Daily Mail, qui avait révélé les tortures fatales à Steve Biko, mort en détention. Mamphela Ramphele, alors enceinte de lui, a gardé le contact, tout en poursuivant une brillante carrière. Diplômée de médecine, directrice générale à la Banque mondiale et femme d’affaires, elle s’est rapprochée des idées libérales mais est toujours restée à l’écart du pouvoir.

Bref, l’alliée idéale pour Zille, devenue chef de la DA en 2007. Car sa réputation de candidate des Blancs continue de lui coller à la peau : selon un sondage, un tiers des électeurs sont convaincus que la DA veut rétablir l’apartheid. Depuis 2010, elle tentait donc de convaincre son amie de rejoindre son parti. Lorsque Ramphele a annoncé la création du sien, en 2013, Zille avait affirmé que cela "ne nuirait pas à [leur] amitié". Pas sûr que cela soit encore vrai.

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