Libye – Niger : un ermite nommé Saadi Kadhafi

Entre lecture de livres sur l’islam et conversations sur Skype, Saadi Kadhafi vit reclus dans une villa de Niamey, sous la surveillance de 30 gendarmes nigériens. La Libye réclame son transfert à Tripoli.

Saadi Kaddafi, le fils du Guide, en juin 2003, au temps de sa splendeur. © Reuters

Saadi Kaddafi, le fils du Guide, en juin 2003, au temps de sa splendeur. © Reuters

Publié le 12 février 2014 Lecture : 1 minute.

Assigné à résidence depuis deux ans dans une villa du Conseil de l’entente à Niamey, Saadi Kadhafi y vit comme un ermite, aux frais de l’État nigérien. Sans femme ni enfants, "négligé et mal habillé", selon l’un de ses rares visiteurs, le fils de feu le "Guide" libyen, qui avait fui son pays en septembre 2011, s’est laissé pousser la barbe et lit des ouvrages sur l’islam.

Pour pénétrer dans sa prison dorée, surveillée en permanence par une trentaine de gendarmes, ses hôtes doivent avoir reçu l’aval du ministre nigérien de la Défense. L’ancien footballeur, dont les repas sont directement servis par la présidence, dispose toutefois d’un téléphone et d’un ordinateur pour communiquer avec l’extérieur. Il est notamment très actif sur Skype, ce qui irrite fort les autorités libyennes, qui seraient prêtes à faire des concessions, y compris financières, pour que le Niger accepte de leur livrer Saadi – ce à quoi se refuse le président Issoufou.

Tripoli l’accuse d’être à la manoeuvre à Sebha, dans le Sud-Ouest libyen, où des affrontements ont lieu depuis des semaine.

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Tripoli l’accuse d’être à la manoeuvre à Sebha, dans le Sud-Ouest libyen, où des affrontements ont lieu depuis des semaines, et le soupçonne de faire des va-et-vient entre la Libye, l’Algérie et Niamey. "Faux, rétorque une source officielle nigérienne. Saadi n’a aucun moyen de sortir de sa maison."

Toujours plus de soldats

Par ailleurs, afin de sécuriser les frontières avec la Libye et le Tchad, les autorités nigériennes envisagent de faire du département de Bilma (Nord-Est) une région administrative et une zone militaire. Un seul bataillon (environ sept cents hommes) est actuellement stationné dans cette vaste étendue désertique. Quatre le seront à l’avenir, tandis qu’un héliport va être construit. Le gouvernement souhaite par ailleurs accélérer le recrutement de soldats (un millier par an), mais le manque d’infrastructures l’en empêche dans l’immédiat.

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