RDC – Procès Chebeya : Christian Ngoy Kenga Kenga condamné à mort

Deux officiers de la police congolaise ont été condamnés par un tribunal militaire pour l’assassinat en 2010 des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

Les avocats de la défense lors du procès en premier instance, en 2012, à Kinshasa © JUNIOR D. KANNAH/AFP

Publié le 12 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

La sentence est finalement tombée. Douze ans après l’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana, le lieutenant-colonel Christian Ngoy Kenga Kenga a été condamné à la peine capitale par la Haute cour militaire. L’un de ses collaborateurs, le lieutenant Jacques Mugabo, a pour sa part écopé de douze ans de prison ferme. Les deux hommes ont passé près d’une dizaine d’années en cavale.

Mwilanbwe, témoin central

Poursuivi lui aussi par la justice militaire, le major Paul Mwilambwe a en revanche été acquitté parce qu’au cours des audiences, il s’est révélé être un témoin central. Réagissant dans un communiqué, la Voix des sans voix (VSV), l’ONG qu’avait fondée Floribert Chebeya, a dit espérer que « sa sécurité sera toujours assurée » par les autorités.

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La Voix des sans voix juge en revanche « dérisoire » la peine prononcée à l’encontre de Jacques Mugabo, qui avait été condamné à mort lors du procès en première instance, en juin 2011. Comme Christian Ngoy Kenga Kenga, il avait alors été jugé par contumace. Parallèlement, Daniel Mukalay, un colonel de police, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour la même affaire. Il est toujours incarcéré à Kinshasa.

Floribert Chebeya a été retrouvé mort en juin 2010, au lendemain d’un rendez-vous à l’Inspection générale de la police avec le général John Numbi. Le chauffeur de Chebeya, Fidèle Bazana, qui l’accompagnait à ce rendez-vous, a disparu et son corps n’a jamais été retrouvé. La justice a conclu que lui aussi avait été assassiné.

Plusieurs ONG demandaient la comparution de l’ancien président, mais n’ont pas été suivies par la Haute cour de justice

Ni Numbi, ni Kabila

Considéré par la famille Chebeya comme « suspect numéro 1 », le général Numbi fait l’objet d’une enquête du parquet militaire qui, en mars 2021, a conclu à son implication dans cette affaire. L’officier est en fuite depuis. La VSV plaide pour qu’un nouveau procès s’ouvre « dans un bref délai » avec la comparution du général Numbi, qui a toujours nié son implication, et d’autres prévenus.

Plusieurs ONG demandaient également la comparution de l’ancien président, mais n’ont pas été suivies par la Haute cour de justice. Joseph Kabila avait été désigné par Paul Mwilambwe comme principal commanditaire du crime. « Cette allégation n’a pas été suffisamment appuyée par d’autres éléments ou moyens pour impliquer le sénateur à vie », a de son côté estimé le ministère public dans son réquisitoire.

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La famille de Floribert Chebeya a quant à elle toujours regretté que ce procès, comme celui en premier instance, se tienne sans que de plus hauts responsables ne soient inquiétés.

Avec AFP

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