Twitter : l’Afrique doit-elle se méfier d’Elon Musk ?

Le milliardaire américain d’origine sud-africaine suspend son rachat de Twitter. Une situation suivie de près sur le continent, qui entretient des rapports compliqués avec les réseaux sociaux.

 © Damien Glez

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Publié le 16 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Coup de théâtre sur coup de théâtre ? En signant, le 25 avril, un accord avec le conseil d’administration de Twitter, Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, annonçait vouloir devenir propriétaire de la plateforme, et était prêt pour cela à débourser 44 milliards de dollars. Ce 13 mai, c’est sur… Twitter que le patron de Tesla et SpaceX annonce suspendre cet accord. Il attend, dit-il, des détails sur les méthodes de calcul d’un audit qui a révélé que les faux comptes – vecteurs de spams et d’arnaques – représentaient moins de 5% des 229 millions d’utilisateurs quotidiens monétisables.

La lutte contre les faux comptes est l’une des priorités d’Elon Musk. Son tweet a perturbé ses thuriféraires tout autant que ses détracteurs…

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Chute des cours

Du côté de ses aficionados, les boursicoteurs refroidis ont instantanément provoqué l’effondrement de 25% de l’action à Wall Street, avant que celle-ci ne se stabilise à -20 %. Les contradicteurs échaudés restent quant à eux prudents, craignant une douche froide après cette annonce qui n’est que temporaire.

En critiquant la modération des contenus, Elon Musk se heurte à deux types de détracteurs : les militants de la liberté d’expression, qui ne voudraient pas que leur cause soit confondue avec les injures débridées qui parcourent le réseau social, et les tenants d’un contrôle de la communication numérique. Parmi ces derniers figurent des gouvernements africains qui voient d’un mauvais œil les ambitions d’un entrepreneur d’origine… africaine.

Trop laxiste ?

L’État nigérian, par exemple, n’est pas partisan d’un Twitter en roue libre, hébergeur privilégié de mouvements dissidents, voire séparatistes, comme ce fut le cas, en 2021, lors de la diffusion virale du #EndSARS, dirigé contre l’unité de la police Special Anti-Robbery Squad. Les autorités nigérianes avaient alors bloqué le réseau social pendant sept mois, considérant trop laxiste une modération que Musk juge, à l’inverse, trop restrictive. La suspension de la plateforme avait été assortie de l’interdiction, pour Twitter, d’ouvrir des bureaux au Nigeria sans licence d’exploitation.

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Abuja n’apprécie pas davantage le prosélytisme d’Elon Musk en matière de cryptomonnaies, qui se complairait certainement dans un océan de tweets libérés. D’un autre côté, le Twitter libre qu’il promet n’aurait peut-être pas suspendu, en 2021, les deux tweets du président nigérian, Muhammadu Buhari, menaçants à l’égard des indépendantistes biafrais.

Le milliardaire controversé renoncera-t-il à son nouveau « joujou » ? Pour le savoir, il suffit de suivre Twitter…

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