Ouganda : gospels homophobes à Kampala

Les églises évangéliques américaines ont trouvé en Ouganda un terreau favorable à la diffusion de leurs idées, dont le rejet de l’homosexualité fait partie.

Martin Ssempa s’est prononcé en faveur de la peine de mort pour les gays. © DR

Martin Ssempa s’est prononcé en faveur de la peine de mort pour les gays. © DR

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 5 février 2014 Lecture : 1 minute.

C’est un de ces revirements à visée diplomatique dont il est coutumier : après l’avoir fermement encouragée, le président ougandais Yoweri Museveni a finalement décidé de ne pas signer la loi durcissant la répression envers les homosexuels, adoptée à une large majorité par le Parlement en décembre 2013. La fièvre homophobe qui s’est emparée de la "perle de l’Afrique" à la fin des années 2000 et qui a culminé avec la mort du militant David Kato, poignardé en 2011 à son domicile, n’est pas près de retomber pour autant. Elle a soigneusement été entretenue par des Églises évangéliques, notamment américaines, dénoncées dans le documentaire God Loves Uganda, du réalisateur Roger Ross Williams.

La peine de mort pour les homosexuels

la suite après cette publicité

Le pasteur ougandais Martin Ssempa est connu pour s’être prononcé en faveur de la peine de mort pour les gays. Si les évangéliques américains Lou Engle, Sharon Slater ou Scott Lively ne sont pas allés aussi loin, ils ont néanmoins prêché, lors de visites dans le pays, contre une orientation sexuelle qu’ils jugent non naturelle, non africaine, voire maladive. En 2010, le Family Research Council, une organisation basée à Washington, a même dépensé 25 000 dollars auprès de lobbies opposés à la résolution du Congrès américain condamnant la loi ougandaise contre l’homosexualité.

En réalité, les Églises évangéliques ont trouvé en Ouganda un terrain favorable à l’expression et à la diffusion de leurs idées : un pays chrétien, majoritairement pratiquant, et des populations parfois déboussolées par la guerre contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, la pauvreté et les longues dictatures d’Idi Amin Dada et de Milton Obote.

>> Lire aussi : "Cameroun : le culte cathodique de Tsala Essomba"

>> Retour au sommaire

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Près de 3 500 « brebis » assistent au culte de Martin Tsala Essomba. © Ménoba pour J.A.

Cameroun : le culte cathodique de Tsala Essomba

Contenus partenaires