Mali : qui est derrière le Collectif de défense des militaires, mouvement anti-France et pro-junte ?

Communiqués incendiaires visant l’Hexagone, la Cedeao ou les médias occidentaux, manifestations d’encouragement aux Forces armées maliennes… Depuis des mois, le CDM s’est placé aux avant-postes des combats pour la « souveraineté » du pays et le soutien au régime d’Assimi Goïta.

Plusieurs centaines de Maliens se sont rassemblés à Bamako pour soutenir la junte, l’armée et la coopération militaire avec les Russes, le 13 mai 2022. © OUSMANE MAKAVELI/AFP

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Publié le 19 mai 2022 Lecture : 6 minutes.

En ce vendredi 13 mai, le boulevard de l’Indépendance de Bamako est animé. Des barricades ont été dressées par les forces de l’ordre pour empêcher l’accès au lieu, qui fut l’épicentre de la contestation qui a précédé la chute d’Ibrahim Boubacar Keita. Sous la tente qui trône devant le monument, des baffles crachent les notes de reggae du morceau Armée française d’Alpha Blondy.

Brandissant des drapeaux aux couleurs du Mali ou de la Russie, entonnant des slogans hostiles à la France ou à la Cedeao, des manifestants arborent les couleurs d’une initiative qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines : « Opération Espoir Tous Fama ». Une opération de soutien à l’armée malienne, lancée par le Collectif pour la défense des militaires (CDM), nébuleuse qui a une influence grandissante au sein du microcosme bamakois.

CDM : trois lettres, derrière lesquelles se cache une organisation érigée en défenseuse inconditionnelle des autorités de transition et des forces armées maliennes (Fama). De ce collectif, on ne sait presque rien. Même la date de sa naissance donne lieu à des réponses divergentes de la part de ses membres. Son président et co-fondateur, Sanoussi Tangara, fait remonter sa création à 2016, avec un début d’activité en 2018. Pour Mohamed Dembélé, porte-parole du collectif, les débuts dateraient plutôt du 15 mars 2020.

Contre les « ennemis du Mali »

Fraîchement créé ou non, c’est à partir de mai 2021, à la suite du second coup d’État qui installe le colonel Assimi Goïta au pouvoir, que le collectif, bâti autour d’un bureau de 17 membres, gagne en vigueur. Véritable sniper verbal, le CDM pointe à tour de bras les « ennemis internes et externes du Mali ». RFI, France 24 et leurs journalistes, figurent parmi les premiers dans son viseur. À grand renfort de communiqués explosifs, le CDM dénonce un « acharnement contre [les] forces armées » et des « ​​informations sans fondement » visant à « terroriser » les Fama, suite à la diffusion de reportages relayant des accusations d’exactions.

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