Maroc : Omar Hadrami, rallié à vie

Passé dans le camp marocain en 1989, cet ex-cadre dirigeant du Polisario a été nommé wali de l’une des trois régions sahariennes.

Mohamed Ali El Admi de son vrai nom, a fait carrière au ministère de l’Intérieur. © DR

Mohamed Ali El Admi de son vrai nom, a fait carrière au ministère de l’Intérieur. © DR

Publié le 9 février 2014 Lecture : 1 minute.

"Je suis né dans la Saguia El Hamra, en 1949. Mon père est un Rguibi, il a servi dans le Makhzen, dans la région de Guelmim, au sud-est d’Agadir." C’est ainsi qu’Omar Hadrami racontait son itinéraire dans les colonnes de Jeune Afrique, en octobre 1989. Dirigeant fondateur du Front Polisario, il avait rallié le Maroc deux mois plus tôt. Depuis, Mohamed Ali El Admi (de son vrai nom) a fait carrière au ministère de l’Intérieur. Il y était encore récemment gouverneur-directeur de l’Entraide nationale. Le 20 janvier, le roi Mohammed VI l’a nommé wali de la région Guelmim-Smara, l’une des trois régions sahariennes du Maroc, à cheval sur l’Anti-Atlas et les territoires toujours contestés par le Front Polisario.

"Nous sommes les soldats de Hassans, nous allons libérer la patrie"

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En 1969, Hadrami est l’un des membres du groupe d’El Ouali, préfiguration du Polisario. À Rabat, il rencontre les autorités et les leaders politiques, qu’il essaie de sensibiliser à l’indépendance du territoire, dominé par les Espagnols. "Notre slogan de l’époque était : "Nous sommes les soldats de Hassan, nous allons libérer la patrie."" Pourtant, il participera en 1973 à la fondation du Polisario. De 1977 à 1980, il est, avec Ould Salek, l’un des chefs de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée en 1976. En 1982, il prend la tête de la sécurité militaire des camps. Et y règne en maître absolu pendant six ans. Aujourd’hui encore, d’anciens prisonniers marocains l’accusent de graves violations des droits de l’homme. Durant l’été 1988, il entre en dissidence avec le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Enlevé, maintenu en résidence surveillée, il est libéré fin avril 1989, puis envoyé à Washington, où il fait défection. "Il fait partie des hommes influents sur le dossier sahraoui. À Rabat, il est apprécié pour son vaste réseau relationnel. Même dans les camps, il reste extrêmement respecté", souligne une source proche du Palais.

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