RDC : école Safak, bienvenue à Kinshasa-sur-Bosphore

Ouverte en 2006, l’école Safak compte près de 600 élèves, de la maternelle au lycée. La clé du succès de cet établissement inspiré par la confrérie islamiste turque Gülen : l’excellence de sa formation.

Dans les nouveaux locaux, à La Gombe. © Trésor Kibangula pour J.A.

Dans les nouveaux locaux, à La Gombe. © Trésor Kibangula pour J.A.

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Publié le 29 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Le grand réveil de la RDC
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Ils ont agi sous l’inspiration de leur influent compatriote, l’imam Fethullah Gülen, qui depuis son exil américain dirige une puissante confrérie islamiste, très active dans le secteur de l’éducation. "Ils" ? Trois hommes d’affaires turcs à qui, en 2006, l’État congolais a concédé un terrain vierge dans la commune de La Gombe, à Kinshasa. "Il n’y avait que la brousse ici, se souvient un riverain. Mais ils ont abattu le travail en un temps record." Depuis, en effet, un complexe scolaire de quatre étages a été construit, pour un coût de 4 millions de dollars (près de 3 millions d’euros), et inauguré officiellement début 2013.

Mais l’école turco-congolaise Safak ("l’aube", en turc) n’a pas attendu ces locaux pour ouvrir : dès 2006, elle accueillait une poignée d’élèves. Ils sont désormais 575, pour la plupart congolais (une vingtaine sont turcs), à y suivre un double programme national et international, de la maternelle au lycée. "Nous proposons une formation de qualité, en particulier en langues et en mathématiques, ainsi que de nombreuses activités parascolaires", souligne le secrétaire général, Jérôme Ekofo.

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Dès la maternelle, dans des salles climatisées, les écoliers sont initiés à l’informatique et apprennent les bases de l’anglais et du turc. En primaire, un cours de swahili vient compléter la gamme des langues enseignées. Pourquoi pas le lingala ? "Nous avons opté pour une langue africaine qui se parle au niveau international, en particulier dans les pays de l’est du continent, où des écoles similaires à la nôtre existent déjà", explique Jérôme Ekofo.

Palme d’or du test national de fin d’études primaires

Dispensé par des professeurs turcs et congolais qualifiés, l’enseignement semble atteindre les résultats escomptés. En 2008, lors de la première participation de Safak au test national de fin d’études primaires (Tenafep, organisé par les pouvoirs publics sur l’ensemble du territoire), l’une de ses élèves a décroché la palme, avec un score de 96 %. Une performance que l’école entend ré­éditer cette année, lorsque sa première promotion de lycéens passera l’examen d’État (l’équivalent du baccalauréat). Tout au long du cursus, chaque élève est suivi attentivement par la direction et les enseignants. Si nécessaire, ces derniers sont même amenés à se rendre au domicile familial afin d’évaluer les conditions de vie de l’enfant.

Chimie, danse folklorique, poésie, théâtre, basket-ball… Dix clubs, scientifiques, culturels ou sportifs, proposent des activités variées.

Chimie, danse folklorique, poésie, théâtre, basket-ball… Dix clubs, scientifiques, culturels ou sportifs, proposent des activités variées. Des visites dans le pays et à l’étranger sont également organisées, notamment à Istanbul, à l’occasion des Olympiades internationales de langue turque, chaque année. Un élève de l’école y a décroché une médaille de bronze en 2010, "devant 2 000 participants venus de 140 pays", souligne Jérôme Ekofo, qui précise que l’école espère créer prochainement des Olympiades de mathématiques à Kinshasa, comme l’a fait cette année le groupe scolaire Safak d’Abidjan.

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En attendant, c’est avec les autres établissements de la capitale congolaise que Safak teste ses capacités d’organisation. Forte de ses infrastructures (dont un terrain de football en pelouse synthétique), l’école invite régulièrement les collégiens et lycéens kinois à participer à des compétitions sportives. Elle a également institué une bourse pour financer les études en Turquie des meilleurs élèves d’autres écoles locales, et projette d’ouvrir un établissement à Lubumbashi, au Katanga.

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