Pérou : Nadine Heredia Alarcón, une première dame qui en fait trop

Elle est l’épouse du président Humala, sa conseillère et la secrétaire générale du parti au pouvoir. On la soupçonne de vouloir un jour briguer la magistrature suprême. Nadine Heredia est envahissante.

Ollanta Humala (à g.) et son épouse, Nadine Heredia. © AP/Sipa

Ollanta Humala (à g.) et son épouse, Nadine Heredia. © AP/Sipa

Publié le 27 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Lors de la présidentielle de 2011, Nadine Heredia Alarcón a beaucoup contribué à la victoire d’Ollanta Humala, son mari, et révélé du même coup un indéniable talent politique. Depuis, la jeune (37 ans) première dame du Pérou est apparemment devenue la plus proche conseillère du chef de l’État. Alors, quand elle a de surcroît, au mois de décembre 2013, été portée à la tête du Parti nationaliste péruvien (PNP), au pouvoir, la polémique a éclaté.

D’une durée de quatre ans, ses nouvelles fonctions lui confèrent des pouvoirs quasi illimités au sein de sa formation. Elle peut par exemple exclure un militant à tout moment ou décider, seule, de telle ou telle alliance électorale. Et c’est elle, bien sûr, qui dirigera les campagnes pour les élections municipales et régionales de cette année, et celle pour la présidentielle de 2016. Un rôle qui dépasse donc largement celui de simple première dame… "Elle n’est plus seulement l’épouse du président, mais le numéro deux du parti présidentiel", estime le journaliste argentin Andrés Oppenheimer.

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Les chefs de l’opposition s’en donnent eux aussi à coeur joie pour fustiger une ascension trop rapide à leur goût. "Parce qu’elle est première dame, l’État organise et finance ses voyages. Il faut qu’elle choisisse entre l’une ou l’autre de ses fonctions", s’insurge Luis Thais, secrétaire général du parti Perú Posible. Humala rétorque que son épouse a toujours joué un rôle de premier plan au PNP puisqu’elle en est la cofondatrice. En vain.

Gouverner un pays comme une famille

De même, l’influence de Nadine Heredia sur le gouvernement est un secret de Polichinelle. Partant du principe que "mieux vaut gouverner un pays comme une famille plutôt que tout seul", Humala n’exclut même pas qu’elle puisse être la candidate du PNP à la présidentielle de 2021. Une façon maladroite de désamorcer la polémique déclenchée l’an passé par la rumeur de sa possible candidature dès 2016. C’est en réalité l’ancien président Alan García, qui, prenant acte de l’ascendant croissant de la première dame sur son mari et de l’effacement concomitant du Premier ministre, avait évoqué cette éventualité. Le problème est que la loi électorale interdit à une première dame de briguer la présidence…

Afin de couper court à la controverse naissante, Nadine Heredia a tout nié en bloc. Mère de trois enfants, diplômée en communication et en sociologie, la Coprésidente, comme on la surnomme parfois, recueillait 55 % d’opinions favorables en mai 2013. En décembre, sa popularité est tombée à 32 %…

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