Tunisie : pourquoi la hausse du taux directeur ne convainc pas les banques
Pour éviter une « inflation à deux chiffres », la Banque centrale a décidé d’augmenter son taux directeur à 7 %. Bien qu’attendue, la décision n’emporte pas l’adhésion.
Pas un placebo, mais presque. La décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’augmenter son taux directeur de 75 points de base, à 7 % n’a guère surpris. Mais personne ne s’attend à ce que le remède fasse des miracles. L’objectif est d’« éviter une accélération de l’inflation et une accentuation du déséquilibre extérieur », selon le conseil d’administration de la BCT, qui s’est réuni le 17 mai.
La hausse des prix s’est élevée à 7,5 % en avril, le plus haut niveau atteint depuis 2018. Les produits alimentaires ont augmenté de 8,7 % le mois dernier, contre une hausse de 4,9 % en avril 2021. C’est donc avant tout pour éviter une crise sociale que le grand argentier national a pris sa décision : « Sans cela, nous nous dirigions vers une inflation à deux chiffres, assure-t-on à la Banque centrale. Imaginez les conséquences pour le porte-monnaie des Tunisiens d’un tel scénario. »
Car le but de cette hausse n’est pas de faire baisser l’inflation, mais de la stabiliser pour éviter qu’elle n’atteigne le seuil symbolique des 10 %. Du fait de la conjoncture internationale – notamment la hausse des matières premières et des biens alimentaires de base –, la BCT prévoit une inflation aussi élevée jusqu’en 2023.
Investissements internationaux en retrait
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