« Comment peut-on être persan ? » L’histoire ne dit pas si le milieu de terrain sénégalais du Paris-Saint-Germain (PSG), Idrissa Gana Gueye, a étudié, durant sa scolarité, Les Lettres persanes de Montesquieu, où l’écrivain brocardait ceux qui se prennent pour le centre du monde, se montrant incapables de penser la différence entre leur propre peuple et les autres.

Pour ceux qui en auraient douté, l’affaire Gana Gueye est venue rappeler le fossé culturel existant entre la France et le Sénégal sur un sujet tel que l’homosexualité. Après s’être abstenu de disputer un match du championnat de France contre Montpellier, le 14 mai, l’international sénégalais a provoqué des réactions diamétralement opposées dans son pays natal et dans son pays d’accueil.

Au terme de la rencontre, le coach argentin Mauricio Pochettino avait préféré rester flou concernant l’absence de son joueur, pourtant présent lors du déplacement mais qui n’aura pas foulé la pelouse : « Idrissa a effectué le voyage à Montpellier mais, pour des raisons personnelles, il a dû sortir de la feuille de match. Mais il n’était pas blessé », a expliqué Pochettino à la presse.

Tsunami de réactions

La véritable raison de ce forfait n’a pas mis longtemps à être dévoilée. À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le maillot du Paris-Saint-Germain avait en effet été floqué, lors de ce match, aux couleurs du drapeau LGBT+ (lesbiennes, gays, bissexuels, trans, queers). Une campagne de solidarité symbolique qui, en France, peut sembler anodine. Mais qui, vue du Sénégal, passe pour une apologie déguisée de l’homosexualité, une orientation sexuelle réprimée par le code pénal du pays, et qui, au-delà, fait l’objet d’une vaste réprobation au sein de la société sénégalaise, où nul ne se risquerait à militer ouvertement pour les droits de la communauté LGBT+.

Gana Gueye n’est pas homophobe