Tchad : Mahamat Idriss Déby Itno et les siens, des jeunes loups aux vieux renards
Au pouvoir depuis un peu plus d’un an, le fils d’Idriss Déby Itno tente d’amener le pays jusqu’à la présidentielle. Entouré d’une jeune garde très impliquée dans la vie politique, il mise aussi sur quelques anciens.
Publié le 22 mai 2022 Lecture : 6 minutes.
Voici un an, alors que le maréchal Idriss Déby Itno était mort depuis moins d’un mois, chaque Tchadien n’avait qu’une question en tête : comment Mahamat Idriss Déby (qui n’avait pas encore ajouté Itno à son patronyme) allait-il gouverner le pays ? Les uns, soulignant son jeune âge, l’imaginaient sans peine en marionnette d’un système qui survivrait tant bien que mal à son père. D’autres craignaient son ambition, qui ne manquerait pas selon eux de s’affirmer au fil des mois passés à la tête de l’État.
Beaucoup, surtout, attendaient de voir, guettant les faux-pas et les signaux, positifs ou négatifs. Finalement, Mahamat Idriss Déby Itno en a surpris plus d’un. La plupart de ses interlocuteurs, tchadiens ou étrangers, le disent « attentif », « à l’écoute » et attaché à la réussite d’une transition, laquelle devait durer dix-huit mois mais jouera inévitablement les prolongations – sans que la faute n’incombe uniquement au chef de l’État. C’est un fait : « Kaka », tel qu’il est surnommé, a su s’entourer.
Sur le plan politique et financier, sa « jeune » garde ne le quitte pas et lui sert de relais avec l’administration et les partis politiques, lesquels attendent avec impatience le dialogue national qui devait se tenir en mai à N’Djamena, avant d’être reporté. Le président de la transition compose également avec les « anciens » de l’entourage d’Idriss Déby Itno, tenants de l’armée essentiellement issus des communautés zaghawa et gorane et indispensables à la stabilité du pays.