Banque mondiale : 30 milliards pour les pays fragiles, notamment en Afrique

Ce plan destiné à amortir les effets de la hausse des prix des denrées alimentaires doit financer des initiatives dans les domaines de l’agriculture, de la nutrition, de la protection sociale, de l’eau et de l’irrigation.

Le président de la Banque mondiale (BM), David Malpass, lors d’une table ronde à l’assemblée de printemps au siège de l’agence à Washington, le 19 avril 2022. © Lenin Nolly / EFE/SIPA

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Publié le 20 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, l’a bien souligné ce mercredi 18 mai : « Les hausses des prix alimentaires ont des effets dévastateurs sur les populations les plus pauvres et vulnérables ». D’après la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le continent est le moins épargné avec 29 pays qui seront confrontés à une « grave crise alimentaire » dans les mois à venir. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le prix des denrées alimentaires y a augmenté de 39 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Face à cette crise, la Banque mondiale œuvre aux côtés de ses pays clients pour mettre en place de nouveaux projets, financés à hauteur de 12 milliards de dollars, et qui seront lancés dans les 15 prochains mois. La majorité de ces ressources sera allouée à l’Afrique et au Moyen-Orient, et dans une moindre mesure, aux pays d’Europe de l’Est, d’Asie centrale et du Sud. Les 18,7 milliards de dollars encore non décaissés seront quant à eux dédiés au financement de projets existants directement liés aux problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette réponse de la Banque mobilisera l’ensemble de ses instruments de financement, et s’accompagnera de travaux d’analyse.

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Production locale

« Pour informer et stabiliser les marchés, il est essentiel que les pays indiquent clairement et dès maintenant les futures augmentations de production en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a déclaré David Malpass en insistant sur le fait que les différents gouvernements devront « déployer des efforts concertés pour accroître l’offre d’énergie et d’engrais, aider les agriculteurs à intensifier les plantations et les rendements, et mettre fin aux mesures qui bloquent les exportations et les importations ».

Pour ce faire, l’institution financière a défini quatre priorités. D’abord, la Banque veut aider la production locale en éliminant les obstacles au commerce des intrants, en privilégiant une utilisation plus efficace des engrais et en réorientant les dépenses publiques en soutien aux agriculteurs. Dans le même temps, l’objectif sera de faciliter une hausse des échanges via un consensus international (avec le G7, le G20 et d’autres instances).

Conjointement à cela, l’organisation internationale veillera à soutenir les ménages vulnérables en développant des programmes de protection sociale ciblés et en réapprovisionnant les mécanismes de financement d’urgence. Enfin, les investissements serviront à renforcer les systèmes alimentaires pour les rendre plus résilients face à certains risques croissants (conflits, dérèglements climatiques, invasions de ravageurs, maladies), aux perturbations des échanges et aux chocs économiques, « dans le souci d’un équilibre entre les besoins immédiats et les investissements de long terme ».

Instruments de lutte

Lors de la crise des prix alimentaires de 2007-2008, la Banque mondiale avait adopté un programme d’intervention temporaire (GFRP) ayant permis d’acheminer des fonds vers 49 pays pour le financement de plus de 100 projets. Forte de cette expérience, l’institution de Bretton Woods a par la suite agencé de nouveaux instruments de lutte contre les crises similaires, parmi lesquels le Mécanisme de réponse aux crises (CRW). Parallèlement à cela, la Banque mondiale a instauré le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), dont le fonds d’intermédiation financière vise à améliorer la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu.

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