Qatar : coup de froid sur le Mondial

La Coupe du monde de football 2022 se jouera-t-elle en hiver ? Le secrétaire général de la Fifa l’a annoncé, la fédération dément… Mais l’hypothèse est fort probable. Et fait beaucoup de mécontents.

Maquette pour le stade du port de Doha. © DR

Maquette pour le stade du port de Doha. © DR

Alexis Billebault

Publié le 21 janvier 2014 Lecture : 2 minutes.

Il aurait voulu torpiller la remise du ballon d’or de la Fédération internationale de football association (Fifa), le 13 janvier, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Le 8 janvier, Jérôme Valcke, secrétaire général de l’organisation, a assuré que la Coupe du monde 2022, qui aura lieu au Qatar, se disputerait "entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard" (donc en hiver dans l’hémisphère Nord) pour échapper aux températures caniculaires qui règnent dans l’émirat en juin et juillet, dates habituelles de la compétition. Après le démenti du vice-président Jim Boyce, Valcke a tenté une marche arrière qui n’a pas convaincu grand monde.

Le 3 octobre 2013, Sepp Blatter, président de la Fifa, avait annoncé qu’aucune décision ne serait prise avant fin 2014, pour ne pas voler la vedette à la Coupe du monde au Brésil. Le Suisse s’était empressé d’ajouter qu’une vaste consultation associant confédérations, fédérations, ligues, joueurs, sponsors et médias allait être lancée et pilotée par Valcke. En déclarant un peu trop vite que le principe d’un Mondial hivernal était acquis, celui-ci annonce probablement une décision inéluctable. Et dont les conséquences sportives et financières seront nombreuses.

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Car elle chamboulerait le calendrier des compétitions nationales – ce qui mécontente les Anglais, habitués à jouer pendant les fêtes de fin d’année – et internationales. Par exemple, si la Coupe du monde se déroulait fin 2022, elle serait immédiatement suivie par la Coupe d’Afrique des nations 2023, un tournoi qui se joue désormais les années impaires justement pour éviter une trop grande proximité avec le Mondial.

Des stades climatisés, coûteux et nuisibles pour l’environnement

Seule la Fifpro, le syndicat international des footballeurs professionnels, s’est réjouie des déclarations de Valcke. Car la perspective d’une Coupe hivernale est également mal vue par les médias américains, dont NBC et Fox, qui diffusent à cette période les matchs de football américain de la NFL. À cela s’ajoute le risque, pour la Fifa, de voir l’Australie, candidate malheureuse pour le Mondial 2022, lui demander une réparation financière, puisque son dossier était adapté aux impératifs d’une compétition estivale.

Le Qatar, qui n’a officiellement pas demandé de changement de calendrier, assure depuis longtemps qu’il pourra accueillir la Coupe du monde en été, grâce à des stades climatisés aussi coûteux que nuisibles pour l’environnement. Après la sortie de Valcke, le comité d’organisation de Qatar 2022 s’est contenté de dire qu’il se tenait prêt "à répondre aux recommandations qui naîtront de la consultation".

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