Japon – Afrique : l’ombre chinoise

Parmi les partenaires commerciaux de l’Afrique, le Japon est loin derrière la Chine. Un retard que Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, s’emploie à réduire.

Arrivée de Shinzo Abe à Oman, avant sa tournée africaine, le 9 janvier. © MOHAMMED MAHJOUB/afp

Arrivée de Shinzo Abe à Oman, avant sa tournée africaine, le 9 janvier. © MOHAMMED MAHJOUB/afp

Publié le 20 janvier 2014 Lecture : 1 minute.

En juin 2013, il avait prévenu : "Le Japon tient parole." S’exprimant lors de la 5e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad, qui a réuni une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement africains), Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, s’était engagé à se rendre sur le continent "dès que possible".

Dès le mois d’août, c’était chose faite, avec une brève visite à Djibouti, qui accueille depuis 2011 l’unique base militaire japonaise à l’étranger. Cinq mois plus tard, il est de retour. Et passe à la vitesse supérieure, avec une tournée, du 10 au 14 janvier, dans trois pays, la Côte d’Ivoire, le Mozambique et l’Éthiopie, accompagné d’une délégation de près de 250 personnes, dont une trentaine de dirigeants de grands groupes.

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Accroître les échanges entre le Japon et l’Afrique

Au programme : la signature de plusieurs accords de financement (dont 77 millions d’euros pour une centrale géothermique en Éthiopie) et de prêt (423 millions d’euros pour le Mozambique). Mais aussi un sommet avec une douzaine de chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Abidjan. L’occasion de faire un premier point sur les engagements pris par Tokyo lors de la Ticad, notamment une aide publique de près de 11 milliards d’euros sur cinq ans.

Pour Abe, l’objectif est clair : accroître les échanges entre le Japon et l’Afrique (un peu plus de 23 milliards d’euros en 2011) afin d’assurer à son pays un accès aux ressources du continent, dont la Chine, sa grande rivale, est le premier partenaire commercial (avec 135 milliards d’euros d’échanges en 2011). Ce que Hiroshige Seko, secrétaire général adjoint du gouvernement, traduit en langage diplomatique : "À chaque fois que le Premier ministre se rend dans un pays, on lui demande s’il est là pour concurrencer la Chine, mais ce n’est pas du tout notre intention. Les pays africains sont importants pour nous, indépendamment de l’intérêt que leur porte la Chine."

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