Affaire Dassault : Fatah Hou, le « loustic » se rebiffe

Victime d’une tentative de meurtre, le jeune Franco-Marocain Fatah Hou a déposé plainte contre l’avionneur Serge Dassault.

Fatah Hou est aujourd’hui partiellement paralysé. © DR

Fatah Hou est aujourd’hui partiellement paralysé. © DR

Publié le 20 janvier 2014 Lecture : 1 minute.

Le 19 février 2013, la vie de Fatah Hou, boxeur amateur de 32 ans, bascule. Ce jour-là, dans le centre-ville de Corbeil (sud de Paris), il s’effondre après avoir reçu deux balles. Le tireur, Younès Bounouara, un proche du milliardaire Serge Dassault, ex-maire de la ville, s’est rendu à la police en novembre 2013 après une longue cavale en Kabylie. Grièvement blessé, Hou s’attaque aujourd’hui au "système Dassault". Le 2 janvier, il a déposé plainte pour "association de malfaiteurs" et "corruption active d’un agent public étranger" contre Serge Dassault, Jean-Pierre Bechter, son successeur à la mairie, et Machiré Gassama, le directeur de la jeunesse et des sports de la ville.

Me Marie Dosé, l’avocate de Hou, soutient que les trois hommes avaient l’intention de profiter d’un voyage au Maroc de son client – qu’ils appelaient "le loustic" – pour le faire interpeller arbitrairement et l’empêcher ainsi de révéler des faits de corruption qui les accusent.

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L’ambassade dément tout complot

À l’appui de la plainte, des conversations entre Bechter et Gassama, placés sur écoutes. L’une d’elles a eu lieu autour du 14 février 2013, date à laquelle Dassault et Bechter déjeunent au siège de l’avionneur, à Paris, en présence d’un diplomate marocain. On y entend notamment Bechter lancer : "Je sens que lorsqu’il va arriver au Maroc, il va être surpris de l’accueil." Interrogé par les juges d’instruction d’Évry, Bounouara confirme : "Machiré m’a dit que Fatah allait avoir des problèmes avec la police marocaine."

L’ambassade, quant à elle, reconnaît qu’une "médiation" a été évoquée mais dément tout complot : "Cette requête est restée sans suite et aucun contact ultérieur n’a eu lieu." Seule certitude : Fatah Hou, qui prévoyait un voyage au Maroc en mars 2013, n’a finalement pas quitté la France. Cinq jours après ce fameux déjeuner, Bounouara lui tirait dessus.

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