France : Pap Ndiaye, une nomination symbolique et déjà des polémiques
Les positions du nouveau ministre français de l’Éducation nationale devraient trancher avec les propos « anti-woke » de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer. Pionnier des questions raciales en France, l’historien a très rapidement été la cible de nombreuses attaques.
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Pape Ndiaye, à Paris, en 2017 © Vincent Fournier/JA
Quand l’idée de nommer Pap Ndiaye à la tête du ministère français de l’Éducation nationale a-t-elle commencé à germer dans l’esprit d’Emmanuel Macron ? Sur le parvis du Panthéon ? Ou peut-être dans une salle du Quai Branly ? À quelques semaines d’intervalle à la fin de 2021, les deux hommes se sont retrouvés deux fois, lors de la cérémonie de restitution de vingt-six objets d’art au Bénin par le musée parisien, puis à la panthéonisation de Joséphine Baker.
Le chef de l’État avait en réalité déjà témoigné sa confiance à cet historien né d’un père sénégalais et d’une professeure de biologie française. En mars 2021, il l’avait nommé à la tête du musée de l’immigration, avec un défi : redorer l’image d’un lieu controversé pour sa connotation colonialiste. Et force est de constater que ce dernier a su conserver les faveurs du locataire de l’Élysée. « Je pense qu’il y a eu des évolutions positives ces dernières années sous le quinquennat de Macron – y compris le sommet Afrique-France de Montpellier, avec des propositions très intéressantes issues du rapport d’Achille Mbembe, déclarait Pap Ndiaye à Jeune Afrique en janvier 2022. Saluons ces avancées positives plutôt que de les fustiger au motif que cela ne suffirait pas. »
Un signal à la gauche
Comme lors de son arrivée à la Porte dorée, c’est le mot de « symbole » qui a une nouvelle fois été accolé à son nom au moment de l’annonce du gouvernement, un mois après le début du second quinquennat de Macron. À l’époque, Pap Ndiaye était devenu le premier directeur ayant des origines africaines à prendre la tête d’un grand musée national français. « Je l’assume, en France, encore plus qu’ailleurs peut-être, on a besoin de symboles et de role models », nous confiait ce chercheur bien connu de JA, auteur de chroniques sur l’histoire sociale des États-Unis et des minorités dans nos colonnes.
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